Je suis persuadé que les élections de 2012 ne changeront rien. Ce qui changera, c’est l’équipe qui héritera de la patate Euro (et Europe).
Je remets ici un billet que j’ai déjà posté à propos de l’article de M. Asselineau, avec qui je ne suis pas d’accord. Il est partisan de la sortie de l’Union Européenne et ses scénarios ne me convainquent pas.
Les options auxquelles l’Euro fait face sont redoutables. Continuera ? Continuera pas ? Sortir ? Pas sortir ? Il n’y a que trois options :
1. Si on continue avec l’Euro, même avec les nouveaux accords à venir, il faudra que les états endettés (ils le sont tous ?) continuent à emprunter sur les marchés financiers. A des taux qui leur interdiront d’éteindre la dette (emprunter pour payer les intérêts), et ce dans une durée indéterminée. C’est le scénario de l’étouffement économique partiel, un très fort ralentissement des activités de production et de consommation (récession) et de grands troubles sociaux. C’est le cercle vicieux.
2. Sortie de l’Euro. Pour aller vers quelles monnaies ? Et quelles seront les parités de ces monnaies entre elles ? Et face au Dollar, qui sert, rappelons-le à régler 60% des transactions commerciales dans le monde. Comment le monde de la finance, et les banques dont les prêts sont indispensables au bon fonctionnement des économies, réagiront ? On peut entrevoir là de sérieux blocages (prêts interbancaires, confiance zéro, investissements dans l’économie réduits). Les créances en Euros, les obligations risquent d’être dévaluées. Cela fera plaisir à certains, mais les marchés ne se laisseront pas faire. Conséquences ? Inconnues.
3. Troisième hypothèse, garder l’Euro, mais « imprimer » sa propre monnaie, tout en disant aux marchés d’attendre qu’on veuille bien les rembourser. Ca ou rien (ou peu). Maintenant, si l’Europe émet des obligations centralisées (bonds), qui y aura accès, et dans quelles conditions ? Les procédures seront à mettre au point, et les querelles de chiffonniers vont reprendre. Et que feront les banques et les économies ? Peut-être un redémarrage très lent. Et en plus des querelles de souveraineté.
Dans les trois cas de figure, on court à un désastre. Il faudra veiller à ce que l’omelette soit la plus petite possible. Faites votre choix. Et malheureusement 2012 n’y changera rien.
Il va falloir des années pour remettre le train France sur les rails.