Quand on aime son enfant (et qui oserait avouer ou même s’avouer qu’on
aime pas son enfant ? Et dans quelles circonstances peut-on ne pas aimer
du tout son enfant ? Ils sont la grande exception ceux qui sont
capables de s’avouer qu’ils n’aiment pas beaucoup leur enfant. Même
toutes les femmes qui mettent au monde un enfant né d’un viol ne sont
pas capables de se l’avouer. Celles qui y parviennent, en général ou
toujours, abandonne ou confie « leur » enfant à un tiers connu ou
inconnu. C’est ce qui se passe dans bien des cas d’accouchement sous X,
comme l’a remarquablement montré Catherine Bonnet dans son livre :
« Geste d’amour :l’accouchement sous x » ; même si l’affirmation du titre
est excessive, ce que n’est pas le cas du contenu du livre.D’autres,
celles qui ne peuvent se l’avouer, parfois les tuent.)
Donc quand on aime son enfant, on n’a aucune envie de lui faire du mal.
Même le frustrer peut-être un acte difficile à réaliser. Mais il y aura
toujours un moment, TOUJOURS, où il faudra bien le frustrer, le
confronter au désagrément ou à la douleur de la frustration. Ne
serait-ce que dans la situation où il faut choisir entre deux maux. Un
enfant veut traverser une rue sans précaution et un véhicule arrive : si
vous hésitez parce que vous supportez mal de le frustrer, et bien, au
mieux, il risque d’avoir bien plus mal... Ce qui avait amener Freud à
formuler cette sentence : "Dans l’éducation d’un enfant quoiqu’on fasse
on fait toujours mal...« et qu’on pourrait affiner en disant :
»Quoiqu’on ne veuille ne pas faire de mal à son enfant, il arrivera
toujours un moment où on lui fera mal"
Quand on interdit quelque chose à son enfant (et ce qui est interdit
dans une famille n’est pas forcément interdit dans une autre. Et ce qui
est interdit par un adulte ne l’est pas par un autre, ou par l’autre
s’il s’agit d’un couple parental), et que l’enfant transgresse
l’interdit, quelle est alors la BONNE attitude, dans tous les cas ? Qui
le sait ?