Vendredi 16 décembre 2011 :
La zone euro semble sombrer un peu plus chaque jour dans le chaos.
Alors que les agences de notation semblent se régaler à rétrograder les
notes des établissements financiers, la Banque centrale européenne (BCE) a
publié vendredi des chiffres démontrant que le montant des créances douteuses
détenues par les banques européennes était en hausse. Ces dernières
représentent désormais plus d’un quart de leur capital.
Selon les données arrêtées fin juin, concernent 4.700 banques
européennes, les mauvaises créances représentent l’équivalent de 27 % du
capital des banques selon la définition des ratios prudentiels.
En 2010, le taux s’élevait à 25 %, il était de 20 % en 2009.
Une bonne nouvelle tout de même : parallèlement, les banques semblent
avoir renforcé leurs bilans. Les ratios moyens de solvabilité se sont en effet
établis à 13,8%, en 2011 contre 13,2% un an plus tôt, tandis que leur ratios
fonds propres durs sont passés de 10,1% à 10,9%.
Des chiffres publiés alors que les analystes sont de plus en plus
nombreux à redouter que les sources de crédit se raréfient.
Le cas échéant, les banques pourraient décider de réduire fortement les
prêts accordés, afin de pouvoir demeurer - voire être - en conformité avec les
nouvelles règles qui rentreront en vigueur l’an prochain.
Mais le pays qui pourrait inquiéter les marchés sur ce domaine constitue
encore et toujours l’Espagne.
Depuis l’explosion de la bulle immobilière en 2008, les établissements
bancaires espagnols détiennent en effet quelque 1 000 milliards d’euros de
créances immobilières.
Or, selon Danielle Schweisguth, économiste spécialiste de l’Espagne à
l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) interrogée par
France24, "si on ne prend en compte que les prêts bancaires accordés aux
promoteurs immobiliers, il y a entre 80 milliards et 100 milliards d’euros de
créances douteuses".
Ajoutant que le Parti populaire désormais au pouvoir en Espagne cherche
actuellement à extraire les dettes douteuses des bilans des banques en vue de
les réunir dans une sorte de « bad bank ».
http://www.leblogfinance.com/2011/12/banques-europeennes-hausse-des-creances-douteuses.html