à l’auteur :
Vous avez raison de rendre hommage à un GRAND de la chanson française. Je l’ai vu plusieurs fois sur scène ; il ne m’a jamais déçu. De ses interprétations, se dégageait une formidable bonne humeur. Lama a dit que ce qui caractérisait essentiellement le répertoire de Bécaud, c’est « la gaieté » - cf. Les cerisiers sont blancs..., Mademoiselle Lise, Quand Jules est au violon, Les tantes Jeanne etc ..
Brel, je l’ai vu trois fois sur scène ; il a toujours été extraordinaire.
Ferré, Brassens, Ferrat, on les ÉCOUTE : ce sont des chanteurs à texte. Bécaud est un artiste de music-hall, avant tout. Bizarrement, contrairement à Aznavour ou Brel, il ne s’est pas imposé au cinéma. La « magie du spectacle » (Qu’il se lève, le rideau rouge) n’a jamais fonctionné même pas avec Carné ou Lelouch.
Il semble bien que Bécaud restera avant tout comme un très bon musicien : comme l’a rappelé Aznavour hier chez Drucker, il composait et orchestrait la plupart de ses airs, repris et arrangés par de nombreux « monstres » de la chanson US (Presley, Sinatra etc ..).
Mais n’oublions surtout pas Charles Trenet, le « Père » de la chanson française moderne. Brel a dit, après un Olympia de Bécaud en 1964 - sur Europe 1 -, « sans lui (Trenet), nous ne serions que d’honnêtes épiciers ... »
PS. à TESS : C’est vrai que l’échec relatif de son opéra d’Aran a dû le chagriner : ne se considérait-il pas avant tout comme un compositeur ?
Lors d’un de ses passages à Strasbourg, en 1966, je crois, Bécaud avait joué plus d’une 20 mn des extraits de Chopin lors de son interprétation du Pianiste de Varsovie ; on pouvait alors penser qu’il pourrait peut-être prétendre à être plus qu’un amuseur (excellent) sur une scène de music-hall.