Que DSK soit partie prenante de la galaxie financière
est une évidence. Dire qu’il touche, comme la plupart de ses semblables, des
pactoles pour disserter dans des conférences internationales, c’est enfoncer
des portes ouvertes. Qu’il ne semble pas chérir au-delà du minimum requis par
la vie communautaire un gouvernement français étrangement silencieux lors de
ses déboires newyorkais, ne surprendra personne.
Tout cela semble bien minuscule lorsque l’on voit,
dans l’indifférence générale, les naufrageurs attitrés de Goldman Sachs et de Lehmann
Brother au plus grand mépris des règles démocratiques, reprendre directement en
main les affaires de six Etats européens après en avoir chassé les dirigeants politiques
supposés incompétents.
Pour DSK, les questions les plus intéressantes sont ailleurs ;
l’une des moins anodines étant comment un fait de violences sexuelles non judiciairement
avérées à l’époque et pénalement éteintes aujourd’hui a-t-il fait jeu égal avec
l’assassinat de 3000 personnes dans un gratte-ciel newyorkais ? Les faits
seraient-ils avérés que l’interrogation ne perdait rien de sa force.
Comment a-t-il généré plus de battage médiatique que
la guerre en Irak bâtie sur un mensonge d’Etat qui a coûté des milliards de
dollars et assassiné des centaines de milliers de personnes, qui a couvert
d’hallucinantes malversations financières au plan haut niveau de l’Etat
(Halliburton & Dick Cheney) et
d’invraisemblables exactions physiques (Guantanamo) ; plus à
l’avenant : un mépris du droit international et des conventions de Genève,
une guerre préventive sans fondements réels (un dictateur renversé pour combien
d’autres révérés ?), invasion et occupation illégales d’un pays souverain,
politique de la terreur et de domination absolue (« choc et effroi »),
assassinat de journalistes, arrestations arbitraires, camp de concentration, pratique
systématique de la torture... D’autres ont été convaincus de crimes de guerre
ou contre l’humanité pour moins que cela.
Or la presse occidentale n’a parlé que d’une seule
voix de l’ignominie du premier et ratiociné à perte de vue sur la seconde ?
Pourquoi ?