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Commentaire de Xavier

sur CPE : un combat incertain


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Xavier (---.---.148.35) 17 mars 2006 19:17

Vous avalisez donc un report de la précarité sur les jeunes pour favoriser l’emploi... ? Déjà cela constitue une discrimination ; après tout, un niveau de salaire plus faible vient se mettre en adéquation avec la moindre productivité attendue d’un jeune, mais associer une précarité à l’âge est injuste. Mais je m’égare...

On peut augmenter l’emploi par d’autres mécanismes. Ce qu’il faut bien identifier, c’est que le monde actif est bipolaire et paradoxal : d’un côté, l’emploi, qui est la généralement la problématique du côté des moins aisés. D’un autre côté, le patronnat/actionariat/entreprenariat qui est une richesse économique. Si l’on met sur le dos des moins aisés le risque économique à travers le CPE, on améliore les perspectives pour les riches, qui eux mêmes sont moteurs de nouveaux investissements créant de nouveaux emplois. Dit comme ça, ça parait joli mais ça fonde le risque initial sur le risque individuel de l’employé. De mon point de vue, le risque _initial_ devrait toujours se situer du coté de l’entrepreneur. Le gouvernement pourrait par exemple supprimer l’ISF, attirant ainsi les mieux lottis qui souhaiteront créer de l’emploi. Parce que n’importe quel « riche » vous le dira : laisser son argent sur un compte en banque, c’est perdre de l’argent. Investir et entreprendre ramènent plus. Une telle mesure serait sans doute peu populaire du côté de l’extreme-gauche, mais là, les revendications seraient moins légitimes dès lors que le débat ne porterait plus sur une défense des moins-ayant mais sur une attaque des plus-ayants, comme par jalousie.

D’après votre commentaire, j’imagine que vous êtes aussi déjà bien rentré dans la vie active. Mais imaginez vous, fraichement sorti d’études supérieures. Vous avez déjà eu 1 an d’expérience professionnelle à travers les stages obligatoires lors de vos études. Vous entrez dans une grande entreprise qui vous fait un CPE. Après 1 an, vous renégociez votre salaire, mais au lieu de vous donner 8% d’augmentation justifiés par votre gain rapide de productivité, on vous donnera 3% en vous faisant comprendre que si vous ralez, on peut vous mettre dehors sans avoir à justifier le motif. Arrivant sur vos 2 ans d’expérience dans cette boite, re-belotte, et comme vous n’avez pas encore 26 ans, on vous renouvelle votre CPE plutot que de le commuer en CDI. Et vous pourrez revenir encore les années suivantes pour négocier votre salaire.

Une autre solution qui serait utile à l’emploi serait une révision des aides et autres allocations existantes pour avoir un systèmes plus coordonné qui évite d’enrichir les coureurs d’allocs. La différence financière entre le RMI et le SMIC également est un levier pour l’emploi qui permettrait d’encourager des RMIstes à franchir le pas de l’emploi (ou de l’emploi déclaré).

Enfin, au-delà de la question de fond sur le contenu du CPE, il y a la forme... De Villepin dit qu’il agit vite pour répondre à un problème de société majeur en France. Mais comme le dit le dicton, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. En l’occurence, le « passage en force » est à la limite de la démocratie. Il vaut d’être utilisé dans quelques situations mais ce à quoi nous assistons ces dernières années (depuis 2002), c’est une banalisation de l’usage de la force pour passer des lois prêtant à forte controverse. Allongement des années de travail à 42 ans, travail du lundi de pentecote, décentralisation du financement de l’école, Réforme de la sécu, CPE, Droits d’Auteurs et Droits Voisins dans la Société de l’Information (DADVSI). Il faut agir, on le sait. Mais rien n’oblige à faire n’importe quoi.


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