Sorti de l’École militaire avec le grade de sous-lieutenant le 1er octobre 1821, Montagnac participa à la campagne d’Espagne en 1823 et devint lieutenant le 30 décembre 1827.
Après l’insurrection républicaine à Paris en juin 1832, qu’il réprima sévèrement, Montagnac refusa la Légion d’honneur qui lui était offerte par le roi Louis-Philippe. Il fit valoir qu’il était « résolu à attendre cette récompense d’une occasion où il saurait mieux la mériter ».
Capitaine en 1836, Montagnac est envoyé en Afrique. Mis à l’ordre du jour de l’armée le 4 juillet 1840, il accepta cette fois sa décoration.
Un an après, le 18 juillet 1841, il était élevé au grade de chef de bataillon. Pendant cette période, il s’illustre par sa brutalité à l’égard des populations locales. « Nous nous sommes établis au centre du pays… brûlant, tuant, saccageant tout, écrit-il le 2 mai 18431. Quelques
tribus pourtant résistent encore, mais nous les traquons de tous côtés,
pour leur prendre leurs femmes, leurs enfants, leurs bestiaux. » Son acharnement n’épargne pas les femmes : « On
en garde quelques-unes comme otages, les autres sont échangées contre
des chevaux, et le reste est vendu à l’enchère comme bêtes de somme. » 2, et il fait preuve d’un racisme très particulier et contradictoire3,4,5,6.
En mai 1843, à la tête de six compagnies d’élite du 61e et d’un détachement de spahis,
il se distingua par son intrépidité lors d’un engagement dans lequel il
combattit avec le bras droit cassé. Pendant près de deux mois, il se
faisait mettre à cheval par ses soldats et marchait avec eux. À l’issue
de cette bataille, Montagnac avait perdu l’usage de la main droite et
dut apprendre à écrire de la main gauche. Le général Baraguay d’Hilliers fut chargé de lui transmettre les témoignages de satisfaction du ministre de la guerre qui, le 10 mars 1844, le fit élever au grade de lieutenant-colonel.