Intéressant article. Je pense qu’il faut nuancer un peu la phrase : « Si on ne peut prévoir l’esprit de coopération dans le domaine formel des
mathématiques, on peut essayer d’en avoir une petite idée d’après les
découvertes ethnologiques ou d’après les traces historiques. » Les travaux de Hamilton sur l’altruisme et la sélection de parentèle permettent un certain degré de modélisation mathématique de la coopération entre êtres humains. D’autre part, le dilemme du prisonnier est un cas particulier de jeu à somme non-nulle ou coopératif où les joueurs ne peuvent se consulter ce qui est rarement le cas dans les relations humaines. Pour cette raison, aucun des joueurs ne sait qu’il participe à un jeu coopératif sinon qu’ils emploient la stratégie du jeu compétitif où chacun gagne ce qu’un autre perd. J’y vois, pour ma part, une très forte analogie avec la théorie économique dominante qui ne considère les relations économiques que sous leur aspect compétitif, ce qui est tout simplement inhumain puisque le bien-être individuel de l’être humain passe par la coopération avec les autres. C’est la sélection naturelle qui l’a voulu ainsi.