@machiavel1983
1. Vous posez la cruciale question du domaine d’application
des droits populaires.
Une façon de faire, c’est de dire que vous pouvez lancer un
référendum ou une initiative sur n’importe quel sujet. Il suffit de réunir
le nombre requis de signatures pour que la question soit soumise en votation
populaire. Et pour éviter d’avoir trop de votations, la Constitution fixe le
nombre requis de signatures à un niveau suffisamment élevé. Et bien sûr c’est
le peuple qui fixe ce nombre dans la Constitution.
L’autre approche, est fondée sur le fait que la législation
est pyramidale : la Constitution au sommet, les lois dessous, les
règlements d’application encore plus bas, etc… L’idée est alors de tracer une
ligne horizontale dans la législation : ce qui est en-dessus de cette
ligne peut faire l’objet d’une votation. C’est dans la Constitution que serait
indiqué où ce trouve la ligne. Et bien sûr c’est le peuple qui déciderait où
tracer cette ligne.
Où faut-il à mon avis tracer la ligne ? Dans ma clé
pour ouvrir la porte de la démocratie, je suis aussi minimaliste que possible :
ma ligne départage la Constitution (soumise aux droits populaires) et le reste
de la législation (pas soumises). Je trouve personnellement que c’est trop
restrictif (en fait ce n’est pas si restrictif que cela, car si les élus
veulent faire quelque chose qui ne vous plait pas mais qui n’implique pas une
modification de la Constitution, vous pouvez toujours lancer une initiative
pour inscrire dans la Constitution que ce qu’ils veulent faire est interdit ;
le problème est plutôt esthétique : la Constitution devient trop
détaillée) . Mais c’est seulement la clé : une fois que l’on obtient cette
clé, on pourrait proposer par voie d’initiative de placer la ligne plus bas. En
Suisse, la ligne est comme dans ma clé au niveau fédéral, mais beaucoup plus
basse au niveau local : les citoyens d’une commune peuvent par exemple voter
pour ou contre la construction d’un pont.
2. Sur la question du tirage au sort, je suis encore en
cours de réflexion.
3. Comme indiqué au point 1, il y a deux approches pour
se limiter aux questions les plus importantes. Avec une dizaine de sujet soumis en votation
par an, le peuple pourrait déjà donner les grandes orientations. Surtout qu’il
y a un effet préventif. En Suisse par exemple, les autorités savent que leurs
décisions peuvent être remises en question par le peuple, et prennent donc les devants
en procédant à de très larges consultations (non décisionnelles) avant de
prendre leurs décisions. Donc même les décisions qui ne sont pas soumises au
vote populaire ont été élaborées avec la crainte d’être soumises au vote.