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Commentaire de Scual

sur Analyse du mouvement des Indignés


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Scual 31 décembre 2011 14:33

Tout pareil pour les commentaires. Ils appellent ça journalisme d’opinion, engagé etc... bref ils donnent leur avis, ils font donc de la politique et plus de l’information. Ces tribunes sont très importantes pour une démocratie, mais les faire trier par un éditocrate et les publier dans un média faisant du journalisme, c’est un mélange des genres qui ne ne peut qu’entrainer de la confusion. Cela dit je ne sais pas trop ce que ça donnerait sans éditocrate et autre patron dans les rédactions. Convaincre l’éditocrate est une chose, convaincre la majorité de la rédaction en est une autre et bien souvent en cas d’opinion un peu trop personnelle et non-justifiée, les autres journalistes recadreraient l’article sur les faits. De toute façon les journalistes doivent pouvoir donner leur avis, même si un peu de recul, de déontologie et de culture historique et politique ne ferait probablement pas de mal à la plupart d’entre eux... mais ça, ça ne se règlemente pas, quoique les programmes des écoles de journalistes peuvent et doivent être changés quasiment de fond en comble.

A part ça je ne dis pas que tout les journalistes sont du même bord. Bien sur je généralise, mais en gros je dis qu’ils obéissent à leurs patrons qui eux sont tous aux ordres de l’actionnaire d’ultra-droite. Ce ne sont pas des journalistes d’ailleurs en vérité puisque leur travail n’est pas celui d’un journaliste. Ce sont des employés, des communicants, des pigistes, tout ce que vous voulez mais pas des journalistes. Alors quand en plus on y ajoute que ceux de gauche ou qui on vraiment de la déontologie se font soit virer, soit ne se font jamais engager... effectivement ils sont désormais vraiment très largement plus nombreux à être de droite dans cette profession. En tout cas dans les grands médias mainstream.

En ce qui concerne internet il y a malheureusement bien souvent (presque toujours en réalité) une hiérarchisation du haut vers le bas comme dans les autres médias. Prenons l’exemple de médias plutôt réputés de qualité comme Médiapart ou @si. Ça m’étonnerais qu’ Edwy Plenel et Daniel Schneidermann n’y fassent pas la pluie et le beau temps et que les décisions s’y prennent à main levée entre tout les journalistes de manière horizontale dans ce qui reste d’ailleurs des entreprises. Ils disposent de fait d’un pouvoir que seul leur déontologie et leur étique les empêche d’utiliser pour de mauvaises raison... d’autres ne s’en privent pas. C’est cette hiérarchisation là qui pose problème. C’est la structure même des médias qui n’est pas démocratique. Elle crée une dissymétrie entre les libertés d’expression, et un pouvoir de censure du patron inacceptable au vu de la liberté d’expression et d’opinion.

Concrètement, un patron qui doit seul prendre la décision de publier un article s’attaquant à Bouygues risque beaucoup plus facilement de se faire acheter, de se faire dessus ou de penser aux pertes publicitaires... et il va donc censurer cette parution... Maintenant si les journalistes décident tous ensemble, ils vont voter pour la parution de cet article parce qu’ils penseront moins aux rentrées publicitaires, qu’ils se sentiront soutenus par tous et n’auront donc pas peur, et qu’ils savent que cette information est importante, que c’est leur devoir de la faire paraitre et qu’il n’y perdront pas leur emploi. Et en plus si l’information est vraiment importante et qu’un journaliste ne veut pas la faire paraitre, ils sera immédiatement suspecté de lâcheté, de corruption ou de collusion par les autres, et à juste titre puisqu’il n’y aurait pas d’autre raison possible...

Internet est intéressant mais pour d’autres raisons. Grâce à ses multiples petites structures à taille humaine, il est bien plus compliqué pour un patron de faire son dictateur et son vendu. En plus avec les commentaires des internautes, raconter n’importe quoi ou oublier l’essentiel est plus compliqué. L’inconvénient c’est le financement. Les médias qui meurent sont nombreux, (comme récemment Hémisphère Gauche que j’appréciais beaucoup..). Un financement par l’impôt et leur libération de la publicité changerait complètement les médias en supprimant la peur et la soumission des journalistes... Je suis sur qu’une fois libérés de leurs chaines, ils auront des tas de choses intéressantes à dire. Bien sur il ne s’agit pas de les soumettre à l’État ou au pouvoir à la place de l’actionnaire, ce qui aboutirait à la même chose qu’avant. Il faut que la répartition de cet impôt vienne directement du peuple et c’est là qu’il faut inventer un système vraiment nouveau.

En ce qui concerne l’impôt et l’Étatisation, l’exemple de nos médias publiques est exactement ce qu’il ne faut pas faire. Affiliés au pouvoir et non-citoyens, et en plus hiérarchisés à mort, c’est à dire non démocratiques... Ils sont l’exemple inverse de ce que je propose de faire.


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