Merci de cet article si interessant.
Il y a beaucoup de parallèles à faire entre le Jésus légendé et des divinités égyptiennes, principalement Osiris, très populaire à l’époque bien au delà de l’Egypte sous le nom de Sérapis. Même voyages entre le monde des vivants et celui des morts. Même bienveillance vis à des des morts, du moins ceux jugés bons : Osiris est, au fond, l’un d’entre eux, il est solidaire, il les admet dans son royaume heureux qu’il a créé d’abord pour sa propre après-vie et qu’il partage ensuite. Même idée de naissance miraculeuse (celle d’Horus fils d’Orisis).
Il est assez fascinant de voir comment l’époque, quand elle imaginait un après-vie heureux, le confiait à des divinités chtoniennes (le Jésus légendé en est une partiellement : il passe trois jours au royaume des morts).
Voici comment je vois les choses :
J’ai tendance à croire en l’existence physique d’un sage nommé Jésus (ce qui ne veut pas dire que je crois en sa résurrection).
Il vit dans un milieu de judaïsme héllénisé (la Galilée « des nations » ; la proximité de la ville de Sepphoris, le grand chantier de l’époque, où l’on devait avoir besoin de charpentiers).
Le judaïsme héllenisé ne se limitait pas aux premiers chrétiens, loin de là (Alexandrie, la Septante, les groupes de sympathisants païens non officiellement convertis gravitant autour des synagogues). C’était un courant important.
Donc, voici ce que j’imagine :
Après la mort de Jésus, les premiers chrétiens évoluent dans le milieu de ce judaïsme hellénisé, de ces semi-convertis, de ces païens attirés par les divinités orientales et pouvant passer de l’une à l’autre. Cette population devait aussi être attirée par Osiris/Sérapis, et a pu fusionner les deux personnages (le Jésus « ressuscité », l’Osiris ressucité temporairement pour engendrer Horus puis allant construire son royaume des morts bienheureux).
A noter aussi la proximité iconographique Vierge à l’Enfant/ Isis tenant Horus sur ses genoux.