JP Llabrés propose ni plus ni moins que les citoyens deviennent leurs propres parasites. Un travailleur-actionnaire est un agent économique schizophrène, une sorte d’agent double en système capitaliste.
En effet : Un FPC (Fond de Pensions collectif & associatif), n’est du point de vue de l’entreprise, qu’un capital comme un autre. Pire même puisque les Fonds de pension exigent des dividendes très élevés. Pis que pire puisqu’un FPC est prévu pour verser à vie des pensions (!) à des personnes qui n’ont pas encore travaillé et qui peut-être ne travailleront jamais !
Un RU, comme une retraite par répartition ont au moins le mérite de respecter le principe du rasoir d’Occam ; ce n’est pas le cas des Fonds de pension, qu’ils soient « ordinaires » ou « citoyens » ! les fonds de pension coopératif (FPC) que promeut Llabrés seraient au revenu citoyen (ou RU), ce que les fonds de pension sont à la retraite par répartition : par définition donc, et puisqu’il serait versé à vie, le dividende universel de notre lobbyiste, outre qu’il tient de la promesse que « demain on rase gratis », cumule à la fois les tares du RU et les vices des FP.
Terminons par cette énormité : Llabrés propose tout simplement que les esclaves actuels, les travailleurs - ceux auxquels on dit qu’ils doivent accepter des baisses de salaires et de protection sociale -, rachètent aux maîtres (ceux qui se gavent au motif qu’ils pourraient, quelle horreur, nous quitter pour des contrées plus lucratives) leurs trésors de guerre, leur arme de destruction massive de la protection sociale !!!
Mais où donc les travailleurs trouveraient-ils autant d’argent, vu que les capitalistes leur versent des salaires de plus en plus maigres ? Et que feraient les capitalistes de cet argent-là, eux qui ne savent même plus créer de la valeur avec celui qu’ils possèdent déjà, et en sont à faire de l’argent avec de l’argent, sans création aucune de richesses ?