Nous nous sommes parfaitement compris
« Je n’en ai déjà pas la nature. Il me faudra donc travailler pour l’apprivoiser. »
Il me semble que quand on a commencé sa vie en étant secoué tel un Orangina par l’explicite, on se retrouve contraint à répondre, à réagir par l’explicite. On m’accuse alors je contre accuse.
C’est pour ça que je parlais de l’effet de cliquet.
Sur un sujet donné, entre des protagonistes donnés, une fois l’explicite lancé, si ce n’était la chance de l’oubli, ce que la vidéo empêche malheureusement, on ne peut plus revenir à l’implicite.
Il nous est arrivé à tous de nous voir en train de prier pour qu’un implicite ne soit pas déchiré par le débarquement d’un explicite. Nous avons tous ressenti la grâce de l’implicite. Et cette magie a très souvent été interrompue lorsque l’un de nous, le plus nerveux peut-être, a dégainé son verbe pour lâcher sinon un explicite, du moins un pré-explicite lourdingue qui ne pouvait appeler qu’une cascade de réactions de plus en plus explicites, contraignantes et aliénantes.
Il me semble que nous commençons notre vie en pratiquant l’implicite et que c’est en particulier à l’école qu’on nous enseigne le pouvoir à tirer de l’explicite, pourvu qu’on soit le plus habile à le manier.
Par exception, Le cercle des poètes disparus montre un prof qui enseigne préférentiellement, l’implicite.