On est nombreux ici à avoir la soixantaine et donc à avoir pu être en contact autrement que par les livres et les récits actuels édulcorés ou manipulés avec la « réalité » des choses , ce qui explique sans doute la violence de certains à l’égard du FN , en particulier chez les gens du Nord pour des « raisons » historiques et politiques que Morice se fera un plaisir d’expliquer un jour ici . Ceci dit , je ne suis pas certain que cela se justifie encore , en effet le FN de Mme Le Pen semble vouloir maintenant rapidement s’éloigner des tropismes paternels...
Pour en revenir à Jean Marie Le Pen , à l’Algérie et à la torture :
J’ai servi comme sous-lieutenant dans un RPIMA en 71donc bien après la fin des hostilités françaises en Algérie , je connais cependant « un peu » les unités paras et leur histoire et pour en avoir longuement discuté avec les acteurs de l’époque j’ai ma petite idée sur ce qui s’est réellement passé là-bas ! La torture systématique comme elle a été pratiquée parfois ( ou souvent....) est une connerie , une folie même , un non sens , le meilleur moyen de perdre ce genre de guerre , la preuve ! Torturer exceptionnellement par contre , si c’est la seule solution pour protéger ses hommes , éviter un attentat , je suis de l’avis de Trinquier : oui et sans aucun état d’âme !
Pour moi d’ailleurs , dans le registre de l’horreur il y a pire et ce n’est plus seulement les militaires cette fois qui sont en cause ! Pire c’est quoi ? Tolérer que l’on achève les blessés , de jeunes Résistants algériens pris les armes à la main , les « corvées de bois » , le massacre, les « déplacements » forcés de populations civiles , l’enfermement dans des « zones » réservées , les viols impunis , les insultes , les humiliations permanentes , la misère dans laquelle la République a fait vivre le peuple algérien , le non respect de ses droits , le double collège , la protection des intérêts des gros colons et tous ces abrutis galonnés , les Martin de 45 , les Aussarese , ces assassins que les politicards ont lâché sur un peuple , c’est cela l’horreur , la honte nationale , le déshonneur ! Cette saleté de Mitterrand par exemple , celui de « l’Algérie c’est la France » , le Ministre de la Justice sous lequel en Algérie la guillotine fonctionnait à plein régime , cet « homme de gauche » ( le modèle du candidat Hollande ! ) et tous ses copains de l’époque ce sont eux les premiers responsables de ces crimes , avant cette grande gueule de Le Pen , Officier de réserve occasionnel au Rep...Lorsqu’un fauve , un chien de guerre dressé pour le combat , saute à la gorge des passants , le véritable responsable ce n’est pas le clébard mais son maître !
D’ailleurs quand on est la France , on ne fait pas la guerre à un peuple qui cherche à se libérer de la tyrannie !
Pour en revenir à Le Pen et à la torture , c’est d’une simplicité exemplaire. Comme d’après les brillants cerveaux de l’Armée française « le terroriste vit au milieu de la population comme un poisson dans l’eau » (Mao) , lors de la bataille d’Alger où l’Armée avait pris la place de la Police , on a décidé de pêcher à l’électricité et de vider la mare ! Se servant souvent des fiches confisquées aux flics et d’immenses tableaux où des cases à remplir de noms s’entassaient en forme de pyramide , les régiments qui s’étaient partagés la ville ramenaient à plein camion les « suspects » divers et variés dans des centres de tri où après les avoir « secoués » on voyait ce que l’on pouvait en tirer. Ensuite c’était le bureau du haut et l’interrogatoire musclé ou la cave en bas et l’eau ou l’électricité. Les gus , surtout les « notables » , les « intellectuels » , voire les Français , trop « abîmés » pour être remis dehors ou « jugés » étaient alors simplement liquidés , transformés en « crevettes Bigeard » ou donnés à bouffer aux bêtes du désert...( ou comme disait De Gaulle : « c’est beau , c’est grand , c’est généreux la France.... »).
Le Pen n’a jamais torturé pour la bonne raison qu’à la Légion surtout , chaque individu a une fonction bien précise et que la torture « proprement » dite ( la pose des électrodes , les coups...etc ) ne relève pas des « attributions » de l’Officier qui lui dirige , supervise l’interrogatoire , ou prend des notes mais n’est pas autorisé à se salir les mains , chacun à sa place . Les impératifs du commandement imposent de plus aux cadres de conserver une certaine distance avec la troupe et avec les divers « aléas » de la guerre pouvant rabaisser la fonction ! Tuer oui ( ou être tué...) mais en respectant les formes et si possible en gants blancs...
