Je suis très bien au courant de notre dépendance au pétrole merci bien. Ça n’empêche pas que vous passez complètement à côté du sujet !
- Les mesures de « redistribution » ne sont acceptées que dans une période de prospérité économique ; dans une récession on travaille encore plus pour soi et encore moins pour les autres car les temps sont durs. Pendant une crise grave, c’est évidemment encore plus marqué. Demander des efforts à des gens qui voient leur niveau de vie baisser est logiquement voué à l’échec et à la résistance populaire. Autant dans une situation d’abondance on peut se montrer généreux, autant dans une situation de rareté c’est le « chacun pour soi » qui fait la règle.
- La fin du pétrole ne signifie pas pour autant la fin de la croissance, au pire une stagnation de quelques années en attendant la reprise. Le pétrole de synthèse existe, les prévisions les plus pessimistes situent à 10-12 ans le moment où on aura une capacité de production mondiale de 100 millions de barils / jour à 50$ / baril de pétrole issu du recyclage du CO2 via différentes algues modifiées. Le gap entre la capacité de cette production et la demande effective sera d’ici là comblé par les économies d’énergie d’une part et le développement des EnR d’autre part, ainsi que le gaz naturel notamment russe. Les grosses compagnies pétrolières et chimiques ont déjà investi des centaines de millions de dollars dans les filières innovantes qui leur assureront la continuité de leur production de fuels et d’énergie, c’est une réalité.
- La stagnation économique annoncée à cause du renchérissement du pétrole touchera principalement les plus pauvres, raison de plus pour accélérer l’innovation et la recherche de nouvelles sources d’énergie, ainsi que de nouvelles filières de recyclage des matières premières et notamment des terres rares (dynamique déjà en cours, Veolia par exemple développe des sites de retraitement des ampoules basse-conso pour récupérer les métaux rares). Et, encore une réalité, si on veut de l’innovation il faut de la liberté économique et de la concurrence ! Le hub le plus actif dans les greentech se situe dans la silicon valley, là où on essaye au mieux d’appliquer le libéralisme véritable, là aussi où les salariés sont les mieux lotis (comme par hasard).
Bref, la fin prévue du pétrole n’appelle qu’à une chose : une accélération critique de la transition de notre société étatisée vers une société libérée, où les esprits les plus brillants auront des raisons de travailler pour démocratiser les énergies propres, les process de recyclage, les technologies respectueuses de l’environnement dont l’humanité a tant besoin. Ces technologies propres coûtent chers, seule la croissance peut amener suffisamment de richesses pour que la majorité de l’humanité bénéficie de leurs bienfaits. La décroissance, c’est à dire la diminution de la richesse de l’Humanité, implique évidemment le retour à des pratiques économiques moins chères, donc plus polluantes.