Positionnement conforté par le nième sondage du jour qui le donne à 12 % devant notre Jean Marie, Bayrou, notre entre-deux, notre « ni-ni » creuse son trou.
L’électeur, dépité par la vacuité socialiste et la dangerosité umpienne, finit par se dire qu’il devrait bien faire en tapant au milieu. Le milieu en chaque chose, cher à Molière, émerge de nouveau, et semble redonner du poids au mi-chèvre - mi-chou, à la demi-teinte, au gris clair.
Pour avoir voté, par défaut je vous rassure, pour le bonhomme, je dois dire que j’arrête la prochaine fois. Bayrou était de droite, mais il n’était pas RPR, UMP, gaulliste, et il était (et reste) européen. Depuis 1 an ou deux, le voilà à vouloir jouer les iconoclastes, à ne pas réaffirmer les principes de son appartenance à droite : l’économie de marché, la liberté d’entreprendre, la propriété privée. Non pas qu’il les renie, mais il les a remisé, le temps d’une élection, au placard pour faire des oeillades aux socialistes les plus dogmatiques d’Europe. Ceux là même qui fustigent les Blair, Schröder et bientôt Zappatero comme des « ultra-libéraux ». Notre bearnais s’énerve encore un peu contre Besancenot, avec peine et difficulté.
Sûrement une stratégie payante pour exister, pour être au monde, mais le coup du TCE que nous fit une bonne partie de la gauche modérée (paraît-il) en shootant l’union politique de l’Europe, aurait du le rapprocher d’un Sarkozy qui prôna le « oui » et y entraîna la grande majorité de son électorat, lui. Xième velléité de jouer transversal, de trouver une troisième voie, nième gesticulation du marais, de faire le pont, et les citoyens de rêver de DSK aux finances et de Borloo aus affaires sociales, de Hollande à la Justice et de Douste (non, excusez-moi personne ne rêve de Douste).
Peut-être quelque chose à voir avec cette volonté inconsciente de la nation France de se réformer dans la ouate, sans effort et sans douleur, dans un oecuménisme rassurant, dans une transformation sociale de « bon père de famille ». C’est touchant, mais c’est probablement la meilleure voie pour prolonger notre immobilisme.
Je comprends. 25 ans d’immobilité donnent certaines habitudes dont il est dur de se départir.
PS : @Melkior, ça va ti mieux mon orthographe de soudard. Sinon merci de me router les corrections.
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