Marine Le Pen essaie de faire son beurre en tâtonnant sur les terres sociales, ça explique en grande partie son succès actuel.
Si tous les journalistes la mettaient en défaut sur ce plan (je crois qu’Elkabbach l’a fait aussi), elle subirait sans doute une double remise en question :
- Les nouveaux convertis se demanderaient si ses promesses sont vraiment applicables
- Les soutiens plus classiques, la voyant souvent en difficulté, pourraient la voir comme une fanfaronne, qui ne tient pas l’adversité quand elle est en face.
Evidemment, si les journalistes (à part une poignée) se contentent de dire « bouh le FN c’est raciste, regardez votre père... », ça leur donnera l’occasion de faire des ventes et de l’audimat sur le succès incroyable du Front National aux présidentielles...
Je suis d’accord sur un point avec Roungalashinga : cette rudesse des journalistes ne doit pas s’appliquer qu’à Le Pen ! Mais je suis sûr que des Holande, Sarkozy, Bayrou et Mélenchon ont bien assez d’expérience et des équipes assez efficaces pour pouvoir retomber sur leurs pieds. Pas nécessairement à la première interview, mais les suivantes seront préparées. Et peut-être entre-temps un peu moins démago, ce qui ne serait pas un mal.
Le Pen est d’ailleurs piégée à ce jeu-là : ne cessant de vanter sa sincérité contre la démagogie des autres candidats, elle ne peut se permettre d’annoncer publiquement la réduction ou l’abandon d’une de ses mesures. Elle joue trop la différence pour pouvoir se permettre d’être mise dans le même sac que ses concurrents.