j’aime beaucoup le -10...

Je pense qu’il faurait faire un petit article sur les sondages, leur validité et leurs limites, pour recadrer un peu ce qui relève du possible et de qui relève de la fantaisie.

Quels sont les éléments à prendre en compte actuellement :

- le niveau d’indécis. Même si on peut imaginer que ceux-ci se répartissent plus ou moins équitablement entre les différentes familles de pensée, cela accroit mécaniquement la marge d’erreur ;

- La date : nous sommes à 3 mois de l’élection. En règle général, les analyse d’opinion à 3 mois d’un scrutin ne donnent pas les scores de l’élection (enfin, entendons-nous bien, personne ne monte de 1% à 15% en 3 mois... mais une variiation de 5 à 8% pour le quatuor de tête est encore possible). En revanche, les tendances sont plus informatives : il est assez rare d’inverser radicalement les tendances de fond 3 mois avant une élection, mais on peut néanmoins avoir des inflexions quelques semaines avant un scrutin ; ex : la diminution de Bayrou en 2007 après son pic de Mars, revenu de 22 à 18,5.

- la situation politique. Grosso modo, celle-ci est assez bien connue, mais de bonnes ou mauvaises nouvelles peuvent avoir une influence dans les dernières semanes, surtout sur le sortant (au pouvoir...).

Contrairement à ce que pensent beaucoup de commentateurs, les sondages sont maintenant assez fiables pour un instant donné si l’on oublie pas de compter la marge d’erreur (2-3% en général). Et ce contrairement aux « sondages » en ligne qui ne veulent rien dire, puisque bien sûr les sympathisants de tel ou tel candidat peuvent fortement biaiser ce type d’enquête et que de toute façon les internautes ne sont pas représentatifs de l’électorat. Tout juste certains site bien fréquentés peuvent donner une tendance (Bayrou en 2006 avait obtenu de très bons chiffres bien avant de décoller dans les sondages officiels, signe que sa candidature était suivie avec intérêt), mais il est plus fiable d’analyser de façon plus gobale les articles et commentaires postés, cela donne une meilleure impression de l’état d’esprit des internautes. Pendant longtemps, le score du FN a constitué une difficulté pour les sondeurs, mais la « dédiabolisation » de Marine Le Pen permet maintenant aux instituts de sondage de corriger plus facilement ses scores, on peut même se demander si la correction n’est pas devenue trop positive (cette correction positive était très importante sous JMLP car peu de sondés osaient avouer voter FN), mais cela ne doit pas jouer à grand chose.