Bel article, dans lequel la forme rejoint le fond, avec beaucoup de souffle !
Nous sommes la proie, en Europe, de bandes de gangsters.
Que fait-on des gangsters ? Réponse : on les élimine.
Que fait-on face à un cannibale ? On ne le mange pas. On l’élimine.
Que fait-on face à un maître-chanteur ? On l’élimine.
Comme l’écrit fort justement Lordon (que je cite ici partiellement) :
(...) Il y a beau temps que les agences, en matière de notation souveraine, ne font plus d’analyse financière, mais bien de la politique.
Maintenant que sont bruyamment signifiées, à propos du cas a priori le plus favorable, l’impossibilité de le régler dans un horizon de moyen terme et l’injonction sans appel d’aller se jeter dans l’impasse de l’austérité, la certitude de la catastrophe finale commence à se profiler. C’est sous cette perspective qu’il est plus judicieux de reformuler le problème général de la dette – mais évidemment en de tout autres termes : la mondialisation néolibérale va périr par la dette parce que, à l’encontre de l’idée reçue qui le présente comme la raison économique même, le néolibéralisme est fondamentalement le régime économique du surendettement généralisé. Dette des ménages, dette des institutions financières, dettes des Etats : la dette globale a monstrueusement explosé en vingt ans de mondialisation dans la plupart des pays ..."