Comme je viens de le dire, le Front de gauche, contrairement à EELV, n’est lié au PS par aucune forme d’accord sur la répartition des circonscriptions aux élections législatives. La très grande majorité des députés communistes ont toujours dû faire face à la concurrence d’un candidat socialiste au premier tour. Ceux qui ont élus en 2007 n’ont pas été élu grâce au soutien du PS, mais bien parce qu’ils ont battu le PS au premier tour : après les accords de désistement au second tour pour battre la droite engagent tout le monde, quoi que l’idée d’un duel FG vs PS au second tour ne soit plus un tabou depuis les cantonales...
Le Front de gauche ne dépend donc pas du PS pour avoir des élus : il n’y a aucune espèce d’ambiguïté là-dessus. Les seuls accords qu’on pourrait envisager, c’est dans les circonscriptions dans lesquelles existent un risque de second tour UMP vs FN. Mais le PS refuse d’ouvrir des discussion sur ce point, et de toutes manières ces circonscriptions sont la plupart du temps acquises à la droite.
Maintenant en ce qui concerne le gouvernement : la stratégie de Mélenchon sur l’histoire du rassemblement de la gauche, c’est fait pour empêcher Hollande de lorgner du côté de Bayrou. C’est aussi fait pour contrer l’argument futur sur les sales sectaires de gauchistes qui refuseront de mettre les mains dans le cambouis. Le PG n’ira pas dans un gouvernement dirigé par le PS, pour la simple et bonne raison que ça le ferait voler en éclats (j’ai la certitude qu’une majorité de militants PG sont contre). Quant au PCF, comme je l’ai dis dans cet article, il doit consulter ses adhérents avant de prendre cette décision, et je doute fortement que les militants communistes soient d’humeur à refaire du Robert Hue...
Bref, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain comme le fait le NPA depuis sa création : on peut créer un pôle anticapitaliste de gauche indépendant de la social-démocratie, il faut simplement être patient et faire ça sereinement.