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Commentaire de nacomeda

sur La petite claque bien méritée au petit journal


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nacomeda nacomeda 24 janvier 2012 23:20

Cher Monsieur libertaire.
Je ne vais pas vous répondre pour l’histoire de l’autobus, car je ne suis qu’un tout petit trublion, n’ayant jamais cultivé ni l’honneur, ni l’opportunisme d’être installé dans les officines d’aucun parti. Mais je regarde, compare, et apprécie.
Par contre, je puis vous dire que si je devais emmener une colonie de vacances au bout de la France, et que l’autobus se révèlerais un peu étroit, je serais assez satisfait de constater les plus excités s’y rendent par leurs propres moyens.
Les chômeurs ridiculisés, et vous dites « C’est celaaaa ouiiiii.. ». Combien de temps dans votre vie, vous êtes vous cassé la tête à trouver un emploi ? Avez-vous également des enfants, ou des gens de votre famille, ou des amis chers qui sont dans cette galère, et vous si dites oui en réponse à l’une de ces questions, ce qui est parfaitement probable, avez-vous constaté comme le regard des autres paraît dur, quand nous sommes plongés dans une situation pareille ?
Et combien la société tout entière, du contrôleur de bus qui vous demande le ticket, au gardien de sécurité d’un supermarché, peut vous paraître critique ou inquisitoire.
En réalité, je crois que vous ne voulez plus savoir, ou que vous avez complètement oublié.
Alors... croyez vous franchement que l’on puisse penser que les gens qui défendent les chômeurs, et qui les protègent des hyènes médiatiques, ne sont que de vieilles rombières en mal de charité ? Non bien sûr.
Vous cherchez à défendre le Petit Journal, comme tant d’autres parce que ça vous a fait tellement fait plaisir de voir notre système politique se prendre de petites claques. Et vous avez béni ces moments comme des actions politiques, « dégommant » comme le vous dites « le pouvoir en place ». Qu’avez vous constaté à la suite de chacune de leur attaques ? Un changement radical dans nos politiques économiques et sociales ? Ou simplement l’affinage d’un discours incroyablement intelligent permettant de vous duper davantage ?
Le candidat Jean-Luc Mélenchon, par ses dispositions, que vous dites, sanguines, devrait savoir par la simple connaissance de ses dispositions naturelles, qu’il faut se garder de tous contacts avec les méchants. Mais si le jeu était ainsi, ne faudrait-il pas encore tout simplement, à l’égal de Jaurés, de Marx ou Bakounine, savoir se défendre de ses ennemis en assumant sa colère ?
Mes attaques devraient concerner le Grand Journal :
Patience. On s’y met. Le problème avec eux, c’est qu’ils utilisent eux des systèmes de pseudo décrytages de l’actualité qui demandent des moyens un peu différent de l’écriture traditionnelle pour les contrer. Mais c’est à l’étude, et ça bouillonne méchamment. Vous verrez.
Vous citez Charlie and Co : C’est bien. Moi, vous voyez, quand j’avais 15 ans, je me shootais à l’adrénaline en faisant la course avec les flics en collant leurs affiches interdites aux quatre coins de ma petite ville de province. Maintenant, c’est fini, comme pour vous, non seulement ils ne me font plus rire, mais il y a longtemps que je les ai fait bouler,
Et je ne devine malheureusement plus rien de ce qui pourraient les faire rebondir. Ce qui me peine un peu, car moi aussi, j’avais une grosse petite tendresse pour ces gens.
La satire politique, qui était si forte, depuis bien plus de 100 ans, meurt en France du fait que notre système politique, nos politiques, ne savent, ne peuvent, et ne doivent plus rire de rien, et doivent payer cher des clowns officiels pour se moquer de leurs déboires.
Ce n’est que de cela que je voulais parler dans ce petit article, de cet achèvement de notre société du spectacle, aboutie à un point tel, que non seulement sa contradiction officielle nourrit son renouveau, mais que les excès de leurs chiens de cirque semblent être les seuls à définir un langage politique n’aboutissant qu’à des glapissements.


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