JL, je note une évolution dans votre vision de la crise que je salue. Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous dites et notamment « La première mesure est de séparer les banques d’affaires des banques de dépôt. ». Je suis d’accord aussi avec « Le Pen, Dupont Aignan et Asselineau nous mentent. »
Que la finance ultralibérale considère les États comme des entreprises me semble une conséquence directe du fait que le libéralisme considère le capital comme un bien comme un autre en ce qui concerne le droit de propriété, tout en lui attribuant la capacité de générer des bénéfices par des prêts à l’emprunt dirigé à créer des fonds financiers : c’est le principe des hedge-funds ( qui se tournent, maintenant, vers la législation européenne pour défendre leur droit de propriété ) et l’intronisation du principe de la cavalerie ( faire rouler la dette en empruntant pour ne payer qu’à peine l’intérêt ) comme principe financier. Il me semble donc évident que les mesures suivantes ( juste après la séparation des activités financières des banques ) devraient être dirigées à réduire l’éventail des inversions possibles du capital pour n’en conserver que les formes de financement de projets économiques concrets c’est à dire, dirigées à instaurer un passage obligé du capital par la case production, posant par là des limites à la liberté économique parfaitement compatibles avec les limites reconnues par la législation internationale à la liberté individuelle.
Tant que le système de titrisation sans contrôle, d’assurances en cascades et de notation, partiel puisque provenant d’acteurs intéressés, et surtout subjectivement erroné puisque les modèles mathématiques sont totalement hors critères scientifiques ( cf Taleb, Le Cygne Noir ; Soros, La Crise du Capitalisme ), les budgets des États seront menacés par l’arme de la dette de la même manière qu’ils le sont ( le furent pour la zone euro ) par celle du taux de change entre les monnaies.
Après, reste le problème de la correction de la distribution du pouvoir d’achat par le crédit ( qui est le véritable problème que ces concepts foireux et inexistants d’argent-dette et de création monétaire privée s’entêtent à masquer ). Tout un chapitre...