@ Lulu
On ne juge pas une industrie d’un pays en se limitant à la visite d’une seule usine 6 ans après la fin de la RDA. On se doute que la Treuhand a tout fait pour que ces industries tombent. Dans mon village il existait encore dans les années 80 des fonderies ou l’on faisait la coulée à la main Cela reflétait il pour autant toute l’industrie française ? Tiens à propos savez vous que dans tout l’Est de la France jusqu’en 2006 (maintenant je ne sais plus car je ne travaille plus ) une bonne partie des cables de transmission régionaux de France télécoms étaient encore ceux posé par l’armée allemande ?
Quant au réseau d’eau dans mon village on l’a changé en entier il y a 4 ans c’était encore un réseau en poteries qui fuyait de partout (voyez il n’y a pas qu’en RDA) Plus sérieusement ces micro-événements ne veulent rien dire.
Par contre les statistiques qui suivent permettent d’apprécier la situation
En 1988 la RDA fabriquait 260 litres d’essence par habitant contre 293 en France, 6935 kWh d’électricité contre 5878 en belgique, 28 camions par 10000 habitants contre 30 en RFA, 298 machines à laver la France 229.
La Deutche Bank a reconnu que la RDA n’avait que 20 milliards de DM de dette et était solvable.
La destruction de la grande industrie a commencé en 1990. De nombreux combinats comptaient de 10000 à 30000 travailleurs. Cette concentration devait disparaitre pour prévenir toute résistance éventuelle, et pour ouvrir le marché aux sociétés ouest allemandes.
La Treuhand a liquidé 30% des entreprises et a offert le reste pour 1 DM symbolique a des sociétés et des spéculateurs ouest allemands.
En 1997 la production industrielle ne représentait plus que 45,6% du niveau de 1989. Une telle désindustrialisation n’est jamais arrivée en temps de paix.
La sidérurgie de Brandenburg totalement détruite, l’usine de tracteurs et la filature de cette même ville n’existent plus. Plus aucun appareil photo ni caméra de Pentacon (j’ai acheté un Praktica en 1980 il avait déja une cellule à l’arséniure de gallium alors que les japonnais concurrents en étaient encore au germanium beaucoup plus lent )
Plus de camions (Ifa construisait d’exellents 4x4)
Kruppstahl a acheté avec subsides d’Etat le laminoir d’Oranienburg et l’a fait arrêter en 1993.
L’usine berlinoise de chauffage et de centrales électriques a fait faillite en 1993. 1850 ouvriers sur la paille
L’industrie est pour 90% aux mains de sociétés allemandes de l’Ouest, donc également les bénéfices
Les florissants champs de blé d’antan sont en friche. L’agriculture nourissait tous les habitants de RDA. Les chaînes de grande distribution ont éliminé tous les produits agricoles est allemands du marché. Beaucoup regrettent les excellents concombres ou saucissons par exemple.
Des 850000 agriculteurs de RDA il ne restait plus que 170000 dix années après.
La surface cultivable a diminué de 20% le cheptel de 50% pour les bovins et de 65% pour les porcs.
En 10 ans de capitalisme 1,1 millions de personnes ont quitté la partie Est la natalité a baissé par peur de l’avenir.
Alors on a peut être réparé le réseau d’eau et les maisons ne tiennent peut être plus avec des échafaudages mais allez voir à la campagne : beaucoup de villages sont à l’agonie.
Maintenant la fable de l’URSS qui s’accaparait tout je vous rapellerai que les usines qu’ils avaient enmené pour dommages de guerre ont toutes été reconstruites par la suite.
Le pétrole maintenant l’URSS leur en vendait sous les cours mondiaux à tel point que la RDA qui n’a pas un seul champ de pétrole exportait de l’essence et du Diesel (Lu dans les mémoires de Gorbatchev) Tout leur matériel militaire était aussi vendu par l’URSS à des prix inférieurs au matériel de l’Ouest (comparez un peu le prix d’un Mirage à celui d’un Mig idem pour les avions civils)
Voila et même si certaines marchandises manquaient la RDA était la 9 eme puissance mondiale en 1970 après de laborieuses années de reconstruction
Les 1250 milliards d’€ investis dans l’ex RDA n’ont étés en fait qu’un « soutient » aux capitalistes allemands qu’il a bien fallu payer par la suite (austérité Schröder et Merkel)