Je m’étonne quelque peu qu’un certain nombre d’intervenants puissent encore mettre en doute la réalité du réchauffement global ou en minimiser ses impacts. Il me semblait plutôt que le consensus était maintenant établi parmi la communauté scientifique mondiale. Mais, à la limite, le sceptiscisme peut être un facteur de progrès des connaissances s’il s’émaille de pragmatisme et pousse à s’écarter des sentiers battus. Cela dit, le réchauffement est à présent mesuré et les outils prédictifs s’affinent chaque année. Que ce réchauffement soit exclusivement lié aux émissions de GES par les activités humaines depuis deux siècles, ou qu’il soit aussi imputable à des cycles naturels (dans des proportions à déterminer) n’entrave en rien la nécessité de tenter de le réduire et/ou de s’y adapter.
Nonobstant toutes les études réalisées ou en cours sur cette thématique, nous n’en sommes encore qu’au début de l’approche d’évaluation des impacts du réchauffement sur la biosphère et sur la manière dont l’humanité vit et se répartit sur la planète. Les impacts sociaux, géoéconomiques, stratégiques et politiques d’une élévation globale de température de 2°C à l’horizon 2050/2060, ne serait-ce que dans les régions sous-développées de ce monde, ne sont qu’esquissés par les modèles actuels. Les effets de seuil (ceux qui peuvent brutalement accélérer la progression de la courbe de T°) ne sont pas facilement modélisables. Il convient donc, à tout le moins, de s’inspirer du principe de précaution en agissant fermement et résolument pour que les sociétés humaines sachent s’adapter au réchauffement global. La maîtrise de l’énergie et la recherche d’énergies alternatives constituent l’un des piliers majeurs de cette nécessaire stratégie d’adaptation au réchauffement climatique. C’est ce que prône l’ONERC en France (Observatoire National du Réchauffement Climatique), accompagné par l’ADEME et les instances gouvernementales du Développement Durable et de l’Environnement. Hélas, force est de constater que l’Etat français développe un double discours dans ce domaine.
Prenons deux exemples :
> les dispositifs permettant d’économiser du carburant d’origine fossile sur nos voitures, utilisant l’injection d’une faible quantité de vapeur d’eau (je simplifie). Il y a en France des dizaines, voire des centaines de véhicules qui roulent avec ça en économisant entre 20 et 50% de carburant. En toute illégalité ! Parce que l’Etat ne souhaite pas homologuer ces transformations, notamment au motif que l’eau ne fait pas partie de la liste des carburants officiels (soumis à TIPP). Pourtant, moins de consommation = moins de GES + moins de pollution métallique et chimique = moins de dépendance de notre pays au regard des produits pétroliers. On touche là à l’intouchable, apparemment.
> Les technologies faisant appel à l’énergie du vide : les physiciens savent tous (enfin presque) que le vide est bourré d’énergie depuis la découverte de la mécanique quantique, confirmé par les expériences récentes sur l’effet Casimir. Il existe plusieurs pistes de recherche sur la captation d’une partie de cette énergie et de nombreux expérimentateurs (n’appartenant pas pour la plupart à la recherche institutionnelle) tentent avec très peu de moyens de construire des prototypes efficients. Certains prétendent y être arrivés. Les enjeux planétaires sont tels que le pragmatisme le plus basique commanderait au moins une évaluation objective de ces technologies par la recherche institutionnelle. Essayez donc d’en parler aux pontes de la physique institutionnelle française. Ils vous regarderont certainement avec un sourire de commisération.
Ceux qui tentent de promouvoir ce type de recherche sont considérés comme de doux rêveurs, des utopistes forcenés, des gens qui feraient bien de retourner sur les bancs de la terminale S pour s’apercevoir qu’ils font fausse route.
Les « vrais » scientifiques français n’ont pas de temps à perdre avec ces illusions. Comme si le pragmatisme ne faisait plus partie des qualités mentales nécessaires à tout bon chercheur. Faudra-t-il attendre le premier mégawatt produit par ITER en 2050 ou 2060 (si cette grosse machine à 15 Mds d’euros marche) pour espérer disposer d’une énergie alternative au pétrole et à la fission ? Ou doit-on explorer l’ensemble des pistes alternatives, en y consacrant les budgets suffisants pour une évaluation préalable - quelques centaines de milliers d’€ (à comparer à d’autres budgets de recherche dépassant le milliard d’euros), quitte à tordre le cou à celles qui se révèleraient infructueuses ? A moins que des intérêts économiques, industriels, stratégiques et politiques ne risquent d’être mis en cause par ces recherches.
Boulie
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