On ne peut nier cependant que le candidat Hollande a pris une certaine ampleur lors du discours du Bourget avec la désignation d’un ennemi abstrait mais évocateur. Cela montre surtout que Hollande a pris conscience, même s’il ne l’accepte pas forcément, de l’endroit du débat. De là à être crédible ou même cohérent, il y a un monde. D’un point de vue cosmétique, c’est un beau coup.
Quand à l’affolement autour de cette posture anti-financière, ce n’est qu’une simulation ridicule destinée à faire passer un sosie pour une alternative. Je n’évoque pas un « complot », juste une farce. D’un côté, le PS se confond en fumisteries, dogmatismes et incohérences idéologiques, n’hésite pas à renier ce qu’il a prôné pour pouvoir dénigrer Sarkozy et demeurer l’éternel oppositionnel (dernier exemple : TVA sociale). De l’autre, c’est le laquais de la droite financière, le parti des résignés.
Entre le « libéral »-populiste transparent et le roudoudou bedonnant, cet espèce de bon petit élève appliqué qu’on promeut parce que chacun autour a démissionné, qui a le plus de prestance ? Après tout, ce n’est plus qu’à ça que les choses se jouent lorsque deux pantins s’affrontent ; Hollande est un président au rabais et on veut le faire passer pour l’artisan de tous les possibles. Je crois que les français sont un peu moins stupides que ce que veulent bien mesurer et mettre en avant les sondages (parmi les 26-28%, combien se rabattent sur Hollande parce que c’est le leader « logique », « automatique », de l’opposition ? et parce que s’égarer hors des grosses machines fait peur : car c’est qu’on pourrait se perdre ?)