Votre approche n’est pas inutile, mais vous enfoncez des portes ouvertes, à mon humble avis.
Le problème vient de la langue employée pour parler du travail. Et je dénonce deux impostures.
La première concerne la notion de « coût du travail ». Cette notion n’a de sens que dans une optique capitaliste de profit, excusez le pléonasme. Imaginons ce que serait le « coût du travail » au sein d’une entreprise autogérée ! Aussi impensable que n’est le « coût du profit » au sein d’une entreprise capitaliste ! Je crois que vous aurez compris, il n’est pas utile d’en dire plus.
L’autre chose, le marché du travail : le travail est une richesse qui est monnayable. Pourquoi parle-t-on de demandeurs d’emplois et d’offreurs d’emplois en dépit du bon sens, puisque c’est l’offreur qui paie et le demandeur qui est payé ? De fait, en système capitaliste, le capital marche sur deux jambes : organisation de la rareté et création de ’richesses’.
Organiser la rareté des emplois, développer les gains de productivité et exploiter au maximum les travailleurs sont naturellement trois aspects essentiels et concomitants au service d’un objectif de profit maximum.
« Si nous nous obstinons à concevoir notre monde en termes utilitaires, des masses de gens en seront constamment réduites à devenir superflues. » (Hannah Arendt )