Merci d’avoir pris le temps de lire et de commenter.
Je pense néanmoins qu’un rejet complet d’internet n’est pas vraiment possible.
C’est évidemment possible (demandez aux Afghans ou aux Inuits), mais ce serait une réponse radicale à une question que, finalement, je ne pose pas. La bonne question serait plutôt « à quoi bon s’en servir ? », qui peut donner lieu à des réponses beaucoup plus intéressantes, et amener d’autres questions, non moins dignes d’intérêt. Par exemple : « que puis-je en faire d’utile ? » ou bien « ai-je BESOIN d’y passer autant de temps ? », sous-entendant « n’ai-je pas MIEUX à faire ? », qui, toutes, laissent à cet outil un emploi possible, mais le remettent en même temps fermement à sa place.
Je pense qu’internet, seulement s’il est bien utilisé peut nous être vraiment utile, à nous citoyens.
Non. Ça c’est la version qu’essaient de nous fourguer nos maîtres, par l’entremise des « indignés ». Ce dont nous avons urgemment besoin en tant que citoyens ce serait plutôt de véritable conscience politique et d’armes, ainsi que d’agoras dans chaque ville, chaque bourg et village.
Il est quand même merveilleux de pouvoir ouvrir le débat avec des
personnes à des dizaines, des centaines de kilomètres voir plus de chez
soi. Surtout quand on a pas tout le temps l’occasion de le faire dans
notre vie non-virtuelle.
Oui, mais... ces « débats » ne seraient-ils pas quelque part une sorte d’autosatisfaction narcissique, une flatterie faite à son propre ego ? Nous en sommes tous plus ou moins victimes, je sors de la même « culture » que vous. Parfois, il est vrai, il nous apportent vraiment quelque chose (comme je l’écrivais plus haut à herbe, grâce à lui j’ai découvert J. Ellul). Grâce à moi, vous avez découvert Bernays et Baudrillard... mais il y a tout de même un truc qui cloche. À quoi bon ouvrir des débats (anonymement) avec des personnes (inconnues) qui peuvent être à l’autre bout du monde, alors qu’on pourrait le faire avec son voisin, qui vit à deux mètres de chez vous, juste derrière la cloison qui sépare vos cages ?
Ne serait-ce pas plutôt une sorte de « prothèse » sociale compensant un manque réel, à savoir le manque de véritables rapports humains ? Ce qui, par ailleurs, n’est en aucun cas une situation « normale ». Il est vrai que de nos jours, on a tendance à voir un agresseur potentiel en chaque inconnu... Au lieu de chercher à justifier un truc (le Net virtuel) dont nous n’avons en aucune manière besoin (sauf peut-être si on est paralysé, et encore...), on ferait mieux de se demander comment on en est arrivé à être en train d’essayer de le justifier.
Dans quelques mois, éclatera peut-être la pire crise économique jamais vue ; nous risquons d’être alors vraiment dans la dèche (c’est à dire que certains d’entre nous vont avoir faim ou se retrouver dans la rue). Croyez-moi, Internet sera la dernière chose dont nous aurons besoin à ce moment-là.