Appelons les choses par leur nom : la colonisation fut une occupation militaire violente.
L’occupation de l’Algérie par la France a duré 130 ans, celle de l’Afrique subsaharienne de 60 à 75 ans environ. L’occupation de la France par l’Allemagne a duré 4 ans et demi seulement.
Le joli temps des colonies concernait en premier lieu les métropolitains.
Pour les autochtones, cela signifiait :
- le pillage des richesses du sol (richesses forestières notamment), du sous-sol et de la mer.
- Le massacre d’une flore et d’une faune extraordinaires.
- La mise en place d’un modèle de développement notoirement inadapté aux besoins et aux aspirations de la population.
- L’exploitation des habitants (salaires de misère, travail forcé ou esclavage à domicile).
- Le régime de l’indigénat (droits civiques considérablement réduits).
- La répression parfois inhumaine de ceux qui réclamaient l’indépendance ou seulement l’autonomie.
- L’enrôlement forcé dans les guerres, notamment celle de 1914-1918.
- Le refus de reconnaître la nationalité française à des peuples qui ont pourtant combattu sous notre drapeau.
- Le dénigrement et l’étouffement des cultures et des langues locales.
La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés stipulait :
« Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. »
Un an plus tard, cet alinéa a été révisé ainsi :
« Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite. »
Tant à gauche qu’à droite, des parlementaires de bon sens (ça existe !) ont fait observer qu’il appartenait aux universitaires plutôt qu’aux politiques d’écrire l’histoire.
Une occupation est un gigantesque viol, et pas toujours au sens figuré. Avant de dire que cela fut positif, un minimum de décence commande de s’enquérir de l’avis de la victime.
Le collaboration, qui existe depuis décennies, entre les universitaires des pays colonisateurs et des pays anciennement colonisés devrait tendre vers une vérité acceptable par tous...