La proskynèse des larbins
L’état de déliquescence de la classe politique française atteint sans cesse de nouveaux sommets.
Cela fait
au moins deux décennies que nos responsables politiques semblent avoir
admis, une fois pour toutes, que l’on ne pouvait pas être élu président
de la République si l’on n’allait pas auparavant faire sa proskynèse
devant le président des États-Unis, (ou au moins devant quelques
comparses d’outre-Atlantique comme l’a fait si piteusement Mme Le Pen il
y a quelques semaines).
Mais désormais ce rituel de soumission devant le président américain ne suffit plus.
Il faut aussi avoir été adoubé par le Forum de Davos, ou être un
« Young Leader » de la French American Foundation (c’est le cas de M.
Hollande, entre autres…).
Il est bon, aussi, d’avoir passé commande, en argent sonnant et
trébuchant, de conseils en « com’ » auprès de Mme Anne Méaux, la
« papesse » des politiques.
Mais il faut aussi, et c’est plus nouveau, être allé cirer les pompes de M. Hamad ben Khalifa al-Thani,
ci-devant Émir du Qatar. Mine de rien, ce potentat, de mèche avec
Washington, est en passe de devenir l’un des acteurs majeurs de la
politique française.
Le principal mérite de M. Hamad ben Khalifa al Thani est d’être le
fils de son père Khalifa ben Hamad Al Thani, qu’il a d’ailleurs renversé
par un coup d’État tout en le gardant auprès de lui. (C’est un petit
peu l’histoire de Marine ben Jean-Marie Al Lepen).
L’Émir du Qatar doit sa position enviable au fait que sa presqu’île
désertique est sise au-dessus d’une gigantesque masse de gaz naturel.
C’est ce qui lui permet d’être plus que richissime. Il a créé une
compagnie aérienne Qatar Airways massivement subventionnée pour devenir
l’une des principales compagnies du monde ; il a créé et supervise la
chaîne de télévision Al Jazeera ; il intervient massivement auprès de
l’OTAN en Libye (et en Syrie semble-t-il) ; il fait des investissements
tous azimuts en France, notamment dans des hôtels particuliers ; il
essaie de placer des réseaux d’influence dans nos banlieues ; il met ses
avions privés à la disposition de Mme Carla Bruni-Sarkozy ; et enfin il
investit directement dans la politique français au plus haut niveau,
comme le donne à penser l’article ci-joint.
CONCLUSION
De même que j’ai pris l’engagement
de ne pas aller me prosterner devant le président des États-Unis ou
quelque autre responsable d’outre-Atlantique, je ne ferai pas non plus
le voyage de Doha avec des valises vides, pour tenter de les faire
remplir avec M. Al Thani.
Cela a toujours été au cours de ma carrière, c’est actuellement, et
ce sera toujours dans l’avenir l’une de mes caractéristiques
essentielles : je ne suis pas un adepte de la proskynèse. Dussé-je être
le seul à penser de la sorte, j’estime quant à moi qu’un candidat à la
présidence de la République française n’a à s’agenouiller devant aucun
pouvoir si ce n’est celui émanant du peuple souverain.
Les seules instances devant lesquelles il doit s’incliner et
auxquelles il doit obéir avec le plus grand scrupule, avant comme après
son élection, c’est à la volonté majoritaire du peuple français, à notre
Constitution et à nos lois. Point.
François Asselineau