Ce n’est pas l’auteur qui compare l’endettement au PIB, mais des économistes qui ont intérêt à vendre leurs salades ultra-libérales. En tout état de cause, on ne peut pas rapporter le stock de dette d’un emprunteur à son revenu d’une seule année. Prenons un exemple très simple :
M. X gagne 4000 euros par mois. Cela l’autorise à rembourser 1200 euros par mois (tous crédits compris). S’il achète sur 20 ans une maison de 240 000 euros, et utilise tout son potentiel de crédit, de combien est-il endetté ?
30%, comme le cacule son banquier ? (48000 euros de revenus annuels pour 14400 euros de remboursement).
Ou 500%, si on suit nos foutus économistes ? (48 000 de revenus annuels pour 240000 euros de dette globale).
Vous voyez le problème ?
Quant à l’Etat Français, il faut mettre en rapport ses recettes et le service de la dette (environ 45 milliards d’euros). Et là, on arrive à un endettement de 15%, soit très proche du calcul de notre auteur. Il faut comprendre qu’il s’agit de crédits « in fine » dont on ne rembourse jamais le principal. Enfin, jamais vraiment, parce qu’on emprunte pour le rembourser, quand il arrive à échéance, et qu’on paiera simplement les intérêts de ce nouvel emprunt. Vos 90% sont donc une erreur de calcul. D’ailleurs, personne ne peut survivre, un Etat pas plus qu’un particulier, s’il doit consacrer 90% de son revenu au remboursement de ses dettes.
Conclusion : la dette est un traquenard mortel parce qu’elle permet aux détenteurs de l’argent de s’emparer du pouvoir au bout d’un certain temps. C’est néanmoins une « enfumure » purement arithmétique. En d’autres termes, un piège à cons. Dans la réalité, elle ne représente rien, et c’est tant mieux, parce qu’elle est tout bonnement impossible à rembourser.
Un dernier point : quand on parle de diminuer le service de la dette pour payer des choses plus utiles avec cet argent, on se fout de notre gueule. (Merci Babar). La dette française se monte aujourd’hui à 1600 milliards d’euros. Même en négociant un remboursement du seul principal (avec annulation des intérêts, des conditions jamais vues), il nous faudrait encore une bonne quarantaine d’années pour y arriver, en conservant le service de la dette actuel.
Le défaut est bien la seule solution, tout simplement parce que les intérêts composés sont une arnaque qui condamne l’emprunteur à remplir le tonneau des Danaïdes.