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Commentaire de Dyck

sur Patrimoines de candidats


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Dyck (---.---.79.125) 18 janvier 2007 20:37

En quoi est-ce, selon la formule consacrée, un « coup bas » de dire que l’on paye l’ISF, que l’on gagne tant et que l’on possède ceci ou cela ? La réaction de Ségolène Royale est symptomatique. Elle pense donc que c’est quelque chose d’honteux, de gênant, de scandaleux de payer l’ISF ? Dans le cas contraire, pourquoi en prendre ombrage ? C’était donc un secret ? Quel secret ? Qu’elle appartient à la catégorie fiscale des gens riches (pardon : aisés) ? Cette indignation, comme si elle avait été prise en défaut. C’est la première fois que son « image » s’écorne, que le maquillage coule un peu, laissant entrevoir à ceux à qui cela aurait échappé, qu’il y a effectivement un maquillage. Elle n’a pas l’air d’aimer cela. En somme, la réalité se venge. Je ne suis pas une vierge, sainte et martyre, je suis (aussi) une bonne petite bourgeoise qui n’aura pas trop de soucis pour la retraite. Quatre remarques dans le désordre : 1) je ne connais rien à ces choses (et pour cause !) mais ne nous a t-on pas rebattu les oreilles avec le couplet : l’ISF n’est pas ce que vous croyez, ne touche que peu d’individus irréductiblement fortunés (300 000 gugusses), d’ailleurs ne rapporte rien (coûte plus à collecter). Dans ces conditions, de deux choses l’une : ou il y a beaucoup plus de gens modestes qu’on ne le pense ou ceux qui payent cet impôt sont plus fortunés qu’ils ne le disent. 2) le patrimoine de Ségolène Royal est, selon ses dires, le résultat de trente ans de dur labeur. Peut-être. Mais combien après ces trente ans ne possèdent rien ou si peu, et pour prix de leur mérite se retrouvent licenciés à cinquante ans sans le moindre espoir de refaire surface ? Combien triment pendant, pas seulement trente mais quarante, soixante ans pour un résultat pitoyable ? Ségolène Royal et François Hollande sont tous deux des hauts fonctionnaires en disponibilité (comme Chirac et tant d’autres d’ailleurs). Ils pourraient demain reprendre sans difficultés leur place dans le corps dont ils sont issus. Elle a certainement travaillé dur, comme elle le dit avec cette délectation pour la rhétorique « camp de scouts », mais toujours à l’abri du licenciement et sans jamais avoir réellement à se soucier du lendemain. 3)Il faudrait faire un sort au lieu commun selon lequel « si vous voulez vous enrichir ne faîtes pas de la politique ». Sauf malversation, on ne s’enrichit sans doute pas en faisant de la politique mais on comprend désormais qu’on ne s’appauvrit pas non plus. C’est un métier aussi lucratif qu’un autre. 4) tant qu’on y est, exigeons de connaître la retraite (puisqu’il paraît que c’est un sujet de société) que percevront chacun de nos postulants. Dans le cas d’une Royale (ou d’un Chirac, ne soyons pas sectaire), le cumul des pensions au titre de : fonction publique + parlementaire + élu local + ancien(ne) (future) président(e), je dois en oublier, ferait sûrement jaser dans les chaumières. Aller dire au pauvre con qui côtise pendant 60 ans pour ne percevoir que 75% de ses 1900 euros mensuels, qu’il va devoir marner pendant trois ans supplémentaires et, de surcroît, percevoir des clopinettes, m’ai idée que la pilule passerait moins bien. Mais qui oserait mettre sur le tapis ces fragments de la réalité qui valent bien les discours insupportables sur la Frrrance (trémolos dans la voix), le peuple (bomber le torse), la République (larmichette à l’oeil droit) ? Ce serait encore un « coup bas ». Les « vrais gens » ne sont pas dignes des vraies choses.


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