Mais nous sommes d’accord, tout le monde à ses intérêts à défendre, donc arrêtons d’invoquer l’alibie humanitaire.
Pour la Syrie franchement je me garderais bien de me prononcer à ce sujet : nous ne savons pas exactement qui fait quoi la-bas. Si dans deux ans des documents sortent pour dire que les anglais ou les américains financaient des groupuscules pour mettre le pays à feu et à sang, que direz vous ce jour là ?
Comme pour l’Irak. Combien de mort à la suite du blocus du pays avant la guerre ? Je vous réponds : deux millions. Est ce que l’on en parle ? Est ce que l’on accuse les gens à l’initiative de ce blocus de crime contre l’humanité ? Pourtant deux millions cela commence à faire...
Tout est une question de proportion. Quand on entend lutter pour ce que l’on pense juste, on essaye d’identifier qu’est ce qui nuit le plus actuellement au monde en général. Et je pense que nos élites ne sont pas exemptes de tout reproche.
Vous parlez de Ben Ali. Mais nous avons fait des affaires avec ce pays alors que nous savions pertinement que certaines choses étaient injustes, et c’est justement parce que des choses injustes se déroulaient dans ce pays que la révolution a éclaté et que l’armée a suivi les manifestant. Toute la différence est là, le peuple avait le soutien de l’armée, ce qui n’a pas été le cas en Lybie (seulement quelque déserteur), ni en Syrie.
Si je suis votre raisonnement, nous allons intervenir dans tous les pays qui ne fonctionnent pas comme nous. De façon conventionnelle, si le pays se situe au Moyen Orient ou en Afrique, et de façon économique si le pays est européen (cf Orban qui en 1989 était un héro contre les dictatures, et qui maintenant est un méchant totalitaire à qui on demande de passer à la caisse).
Le mandat de l’ONU pour la Lybie a été contourné. Que vont ils inventer pour la Syrie ?
Je terminerai par votre conclusion. Chaque peuple avance ses pions. On est d’accord, mais je pense que la Chine n’est pas expansionniste, ni belliqueux comme le sont les USA. Elle se défend plus qu’elle n’attaque.
Et puis l’économie de guerre a toujours était un moyen pour purger le système économique et remettre les compteurs à zéro. Je pense qu’il s’agit davantage de la raison de nos interventions dans ces pays. Et cela je ne le cautionne pas.