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Commentaire de easy

sur Voyage au bout de la nuit : un roman à lire ou à relire...


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easy easy 7 février 2012 18:36


Merci Ecophonie et Rosemar pour vos impressions

A comprendre alors à travers cette petite expérience que nous venons de faire, que du fait de la souffrance que j’ai connue dans mon enfance parce que je suis métis de deux peuples s’affrontant alors, j’aurais hystérisé sur cette considération de Céline en : On en viendrait à exiger d’un cheval qu’il choisisse son camp.

Or une telle considération de la part de qui que ce soit de n’importe lequel de « mes deux camps » je ne l’avais jamais entendue jusque là. Céline m’est apparu comme le premier homme au monde à comprendre mon problème (que même Hugo n’a pas abordé)


Et que différemment, quiconque n’aura jamais vécu cette problématique du camp à choisir(encore qu’avec les nombreux divorces, beaucoup d’enfants en ont une certaine notion) focalisera sur d’autres considérations de Céline

Du coup, concernant son style, emprunt de colère à mes yeux, cette colère étant le lot de bien des gens et étant très ordinaire, il m’a été quasiment indifférent. 
C’est son seul regard qui m’a intéressé.


Quant à ce que repésentait son style pour lui (et éventuellement ses lecteurs s’y focalisant) peut-être aura-t-il procédé à ce broyage-à-ma-guise des mots voire des sens pour exprimer que si l’on trouvait ordinaire d’envoyer des hommes au massacre, qu’ils en reviennent morts, en miettes ou avec des gueules cassées, pourquoi se scandaliser qu’il fasse subir aussi triste sort aux mots, expressions, sens et surtout habitudes.

En sorte de :
 
« Quoi ?, Vous levez les bras au ciel parce que je blesse un mot, invalide une expression, déchire une liaison, béquille un regard, orpheline un adjectif, vous qui avez soumis tant d’hommes à la mitraille ? »

« Quoi, vous vous scandalisez de mes points, de mes points d’exclamation ! M’enfin ma chère, c’est ça la guerre, les bombes qui tombent, qui explosent et émiettent, c’est ça le tacata de la mitrailleuse...Ma chère...La musique de la guerre...vous savez...c’est pas du violon, ça n’a rien d’harmonieux...Souffrez que je secoue un peu vos lustres et miroirs  »

Et une fois ce premier livre publié, déterminant de son style, il aura poursuivi de la même manière dans les suivants. D’autant qu’un écrivain réécrit toujours son premier livre dans les suivants.




Avec lui, dans Voyage au Bout de la nuit, j’ai ressenti une communauté de colère.


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