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Commentaire de easy

sur Voyage au bout de la nuit : un roman à lire ou à relire...


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easy easy 7 février 2012 23:35

Avec plaisir Gonzague


page 54

Après un repos, on est remontés à cheval,
quelques semaines plus tard, et on est repartis
vers le nord. Le froid lui aussi vint avec nous. Le
canon ne nous quittait plus. Cependant, on ne se
rencontrait guère avec les Allemands que par
hasard, tantôt un hussard ou un groupe de
tirailleurs, par-ci, par-là, en jaune et vert, des
jolies couleurs. On semblait les chercher, mais on
s’en allait plus loin dès qu’on les apercevait. À
chaque rencontre, deux ou trois cavaliers y
restaient, tantôt à eux, tantôt à nous. Et leurs
chevaux libérés, étriers fous et clinquants,
galopaient à vide et dévalaient vers nous de très
loin avec leurs selles à troussequins bizarres, et
leurs cuirs frais comme ceux des portefeuilles du
jour de l’an. C’est nos chevaux qu’ils venaient
rejoindre, amis tout de suite. Bien de la chance !
C’est pas nous qu’on aurait pu en faire autant !




Je réalise maintenant que ce passage qui m’a fait pleurer est effectivement très rapide et je comprends très bien qu’il vous ait échappé.
 
A mes yeux, cette page est d’une extraordinaire densité. Tout l’homme y est résumé sans jamais y être exactement décrit 

Ah ce « ...Par-ci, par-là... »  « ... tantôt à eux, tantôt à nous... »


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