Permettez-moi une mise au point, je vous prie.
A lire les commentaires de cet article, je m’étonne de la tournure que prend le débat. A se demander si nous avons bien lu la même chose - mais tous les commentateurs ont-ils bien lu ces quelques paragraphes ?
En tant qu’auteur de ces lignes, je tiens à souligner que rapporter la thèse de quelqu’un d’autre n’implique pas du tout de l’endosser. Si je présente la théorie abracadabrantesque de Weidner, ça ne signifie absolument que je la reprenne à mon compte, mais simplement que je la soumets à votre réflexion (quand réflexion il y a). Certaines des phrases, ainsi que nombre de termes employés, suggèrent au minimum un certain scepticisme...
Mais peu importe l’opinion de l’auteur, de toute façon, puisque l’enjeu était le suivant : distinguer ce qui relève de l’observation (incontestable) et ce qui relève de l’interprétation (libre et décomplexée, si l’on veut, mais en comprenant bien que l’intime conviction en elle-même n’est pas un argument !). Et le sujet du jour : l’analyse de Shining à l’aune de la théorie d’un message codé de Kubrick.
Or je peine à retrouver le lien entre ces éléments et la plupart des commentaires... Dans sa dérive vers la foire d’empoigne (assez agressivement anti-morice, et décidément anti-version officielle d’Apollo 11), le débat s’arrête à la discussion de la réalité de l’alunissage américain, et ne fait pas la part belle à l’esprit critique et au questionnement (pourtant prôné en fin d’article). Les « vérités » des uns et des autres sont violemment assénées, et personne n’y gagne.
Donc non, essayer de démêler le vrai du faux n’est pas « rajouter de la confusion à la confusion », si l’on se donne les moyens de faire un usage rigoureux de sa raison. Au contraire, on peut clarifier les choses en séparant faits et opinions, en s’autorisant à rendre compte des faits de manière créative si besoin, mais en gardant toujours cette part de doute qui empêche de croire aveuglément aux fruits d’une imagination débridée. Car au final, nous n’avons même pas à trancher : nous pouvons aussi apprendre à agir dans l’incertitude...
En tout cas, s’il est encore possible de recentrer la discussion :
- Shining est-il un film à décoder, ou juste une œuvre suffisamment riche et plastique pour supporter des analyses à multiples niveaux de lecture ?
- Kubrick a-t-il glissé dans son film des éléments prouvant son implication dans l’éventuelle « supercherie », ou ne fait-il qu’exprimer son PROPRE scepticisme quant à la vérité officielle ?
- Et si tous les « indices » n’étaient que des coïncidences ?