C’est pas qu’on aime pas les riches, c’est qu’on est pas forcément convaincu de la légitimité de s’empiffrer pendant que d’autres (plus de la moitié de la population) survivent à peine.
Vous parlez comme si la richesse découlait d’une espèce de loi divine et inviolable. Non, la richesse des uns et des autres découle d’une certaine configuration de la société, mise en place par les hommes eux-même. L’Histoire c’est la façon dont ces normes sont remises en cause à partir du moment où elles n’assurent plus la paix sociale, que le sentiment de justice n’est plus assez répandu, que les gens ont l’impression que cela ne peut plus durer. Alors, entre autres, on remet en question la façon dont les uns s’enrichissent. La question de la redistribution des richesses est en effet centrale vis à vis de la question du vivre ensemble.
Mais il est vrai qu’elle doit s’inscrire dans une vision globale, une projection dans l’avenir qui interroge non seulement la répartition des richesses, mais aussi les moyens de produire les richesses à partager, et les buts à atteindre dans les différents champs de la société (éducation, santé, transports, culture, énergie, recherche, technologie etc.).
Et parfois, à certains moments particuliers de l’Histoire, beaucoup d’idées reçues sont remises en cause d’un seul coup, à tel point que l’ordre établi est renversé : on appelle ça une révolution. Ca arrive vous savez... inéluctablement, et la question est de savoir si on a envie que ça se passe plutôt calmement, ou plutôt violemment : si les chiens de garde et dominants de l’ordre actuel tirent trop sur la corde, ils ne devront pas s’étonner de la voir finir autour de leur cou.