Apprendre l’anglais dès la maternelle est une aberration pédagogique et de la démagogie, mais ce n’est pas la seule chose qui devrait être remise en question étant donné la dégradation inquiétante de la qualité de l’éducation. On pourrait très bien tout recentrer autour des matières fondamentales que sont les maths, le français, les techniques, et j’ajouterais l’Histoire géo. Mais je ne pense pas que cela ou tout autre type de réforme structurelle soit faisable facilement dans l’état actuel étant donné les pesanteurs du système.
En fait la plupart des matières non fondamentales est soit inutile pour tel cas particulier, soit pourrait être choisi librement, mieux approfondi et mieux désiré. En réalité tout ce qui est sciences humaines, y compris les langues, est potentiellement vecteur d’idéologie. On peut très bien apprendre l’économie ou la philosophie sur le tard une fois arrivé à la fac, ou simplement en option avec liberté sur le contenu et la pédagogie, ou encore de façon autodidacte. Pour la musique, j’ai eu la chance d’en faire hors de l’école, les cours obligatoires au collège étaient un supplice pour moi, surtout parce que tout le monde chantait faux (et personne n’était intéressé). Les arts plastiques obligatoires ne m’ont servi à rien, pas plus que « les langues » au primaire. Les choix des parents, puis par la suite la curiosité intellectuelle, peuvent parfaitement se substituer à l’école dans de nombreux cas.
Je suis d’accord que le choix des langues devrait être libre, mais il faut savoir que défendre la liberté de choix des parents dans l’éducation, c’est une valeur conservatrice et non progressiste. En appliquant ce principe jusqu’au bout, on aboutirait effectivement au démantellement de l’Education Nationale bien plus facilement qu’avec une directive européenne. Fox Niouzes est la seule chaîne de télé conservatrice aux Etats-Unis (malgré des investissements ouverts aux pétro-dollars et la volonté d’Obama de réglementer les temps de parole comme en France), je ne pense pas que cela pose problème, à condition que le pluralisme existe par ailleurs.