J’ai enseigné en IUFM et fait partie d’un laboratoire de recherche situé dans un IUFM. Je n’ai absolument pas dit que ces étudiants étaient des fainéants, des incompétents, etc. Le constat est que la grande majorité ne se destinait pas à enseigner en tant qu’instituteur lorsqu’ils ont commencé leurs études, et parmi les recalés, beaucoup avait pourtant la vocation, mais les critères de sélection ne reposent en rien sur les qualités de pédagogue. J’ai parmi mes meilleurs amis quelqu’un qui est devenu instituteur après avoir fait une licence de maths, un DUT informatique, et a finalement intégré l’Ecole Normale.. et qui s’est révélé être un excellent instituteur, apprécié par ses élèves comme par leurs parents. Et pour avoir visité de nombreuses écoles maternelles, je sais à quel point certains ne sont pas là par vocation, et leur incompétence comme leur inadaptation à ce métier peut avoir des conséquences très néfastes sur les apprentissages précoces et l’image de l’école dans les représentations de l’enfant. Oui, c’est vrai pour beaucoup de métiers... mais c’est dommage que la sélection se fasse sur des critères très éloignés des qualités premières qui font un bon enseignant.
Quand nous avons voulu avec quelques maîtres de formation proposer de créer une filière de spécialisation pour les maternelles, car à ce niveau les didactiques des maths et du français n’ont pas grand chose à faire, et sachant que par contre la psychologie de l’enfant étant une option très peu prisée par les étudiants (- de 20%) et pourtant plus que nécessaire à ces âges, nous nous sommes heurtés aux caciques qui ne voulaient rien entendre (syndicats, administration). Plus logique d’admettre en effet que quelqu’un qui a passé 20 ans à enseigner en primaire puisse enfin grâce à ses points obtenir un poste d’enseignant dans l’école maternelle juste à côté de chez elle, même si ce n’est pas du tout le même travail... et tant pis pour les pots cassés.