@ Scual
Vous dites : « Sauf que rien ne garanti que ce qui sera réclamé soit proche des idées politiques de »communistes« . »
Je vous l’accorde. Mais il en va toujours ainsi avec l’engagement politique.
Là dessus Sartre a écrit des choses intéressantes. Je m’engage pour tous les autres et devant eux, en soumettant d’avance l’évaluation de mon action à leurs jugements, mais je suis seul à porter les valeurs que je défends.
Avec l’action politique on se situe dans le domaine pratique, non dans le domaine théorique où des preuves irréfutées (sinon en droit irréfutables ou infalsifiables) doivent fonder ce que l’on avance. Dans le domaine pratique on porte sur soi ce que l’on avance, avec pour toute assurance la conviction (toujours seulement subjective, se fût-elle frottée aux avis des autres) que l’on va dans le droit chemin, conviction sous-tendue par l’espérance et le courage au combat.
L’Histoire abonde en exemples de gens qui se sont ainsi engagés dans une lutte qui semblait perdue d’avance. Certains l’ont effectivement perdue, Spartacus par exemple. D’autres l’ont gagnée. Si De Gaulle en 40 avait eu à consulter des sondages sur ses chances de succès, il ne se serait jamais dressé contre Pétain, et si la BBC avait eu à les connaître, elle aurait censuré celui qui se présentait comme le chef et libérateur de la France libre alors qu’il était condamné à mort par les autorités de son propre pays. Comparaison n’est certes pas raison, mais dans tous ces cas le principe de l’engagement politique demeure le même.