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Commentaire de Onecinikiou

sur L'électeur du Front national a-t-il changé ?


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Onecinikiou 13 février 2012 19:29

« Si Nicolas Sarkozy passe le premier tour, le report des voix FN sur sa candidature devrait donc ne poser aucun problème. »

C’est complètement faux. De la part d’un supposé « conseil » cela la fiche mal...

Il était pourtant très simple de déterminer en amont que votre assertion était parfaitement erronée (difficile de penser que cela est totalement fortuit…), pour la simple et bonne raison que toutes les études d’opinions disponibles depuis plus d’un an (depuis la prise de fonction de Marine Le Pen à la tête du parti) démontrent du contraire, à savoir que la sociologie de l’électorat FN a profondément changée.

Il y a naturellement plusieurs raisons en mesure d’expliquer le phénomène de défiance de l’électorat « frontiste » vis à vis de Sarkozy sur la période 2007/2012, et un phénomène de cette sorte est toujours multi-factoriels.

Ce qui est fastidieux ici, c’est qu’il est besoin de rappeler des évidences qui normalement auraient du venir à l’esprit de l’auteur sans que cela m’occasionne une perte de temps significative. Mais passons.

Ainsi la première des raisons est évidemment la déception douloureuse de cet électorat (qui s’est fait violemment dilater le fondement par ses soins experts) vis à vis des promesses d’alors du candidat Sarkozy. Lequel dois-je le rappeler avait fait campagne et avait été élu sur un programme relativement gaullo-souverainiste et républicain, anti-immigration et pro-sécuritaire/répression - typiquement en fait celui du Front National, dont je rappelle que Sarkozy avait alors sans la moindre vergogne siphonné l’électorat et phagocyter le programme, ceci expliquant encore cela - ou du moins ce qu’il en laissa paraitre via son odieuse et mensongère propagande pré-éléctorale. Il est peut dire que l’espoir qu’a pu porter la candidature Sarkozy, il est vrai, au sein d’un électorat frontiste qui s’est laisser abuser, a depuis été sévèrement douché.

Propagande sarkozyste d’alors assimilable (les crédules le savent désormais) à une grossière mystification, puisque Sarkozy n’a jamais été qu’un agent choisi par ses mandants, soit l’oligarchie mondialiste, pour ses talents de joueur de bonneteau. Auquel cas on doit lui reconnaitre un certain talent, sinon un talent certain. 

Quoi d’étonnant ici à ce que des individus, sans bagage et formation politiques sérieuses (ce qui reflète la masse des gens ordinaires), aient cru à ses belles promesses, sachant que celles-ci étaient alors servi par une extraordinaire propagande avec en appui toute la force d’impact des médias de masse aux ordres de la ploutocratie mondialiste ? Soyons sérieux, qui croit encore que la publicité ne fonctionne pas ? Nous avons assisté ni plus ni moins - et nous assistons encore, là est le drame, à travers l’ « alternative » Hollande - à une opération de placement de produit sous couvert de suffrage démocratique. L’intérêt étant de pointer ici les incohérences et les contradictions des uns et des autres, et d’abord celles de tous ceux quels qu’ils soient qui osent continuer à apporter leur caution, morale et politique, à cette sinistre mascarade.

La seconde des raisons tient tout aussi évidemment au fait que Marine Le Pen, prenant démocratiquement la succession du padre, a insufflé un nouveau souffle et surtout une nouvelle direction et doctrine au projet politique du FN, en l’inscrivant dans un clivage extrêmement pertinent entre les tenants mondialistes d’un côté, et les partisans nationalistes de l’autre ; remaniant la direction politique à son souhait, tout en conservant les fondamentaux qui sont les raisons d’être du Parti et qui ont fait ses (relatifs) succès électoraux : souverainisme, refus de l’intégration fédérale européenne, politique étrangère d’équilibre entre les puissances, opposition à la monnaie unique, lutte contre une immigration invasive et de substitution, patriotisme, réaffirmation des valeurs et de l’identité française, lutte résolue contre la délinquance et criminalité etc...

Ce faisant, elle a considérablement augmenté son audience auprès du peuple et notamment vis à vis des classes les plus populaires, aussi vis à vis de la jeunesse et des actifs d’une manière générale. Elle a considérablement élargi sa base électorale. Non seulement, et a contrario de son père en 2007, plus de gens promettent de voter pour elle en 2012 (10% en 2007, certainement plus près de 20% en 2012 voire plus, soit au moins le double), mais plus de gens venant d’horizons différents aussi. Tout cela concourt à modifier sensiblement les reports de voix éventuels de l’électorat « mariniste » en faveur des candidats susceptibles de se retrouver au second tour.

Quelques liens pour étayer cette analyse :

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/02/02/hollande-et-le-pen-sont-en-tete-chez-les-actifs-selon-un-sondage_1638288_1471069.html

http://www.marianne2.fr/Pourquoi-ces-jeunes-votent-Marine-Le-Pen_a214335.html

Pour ce dernier, décidément cruel pour les partisans naïfs d’un Mélechon largué, je laisse chacun prendre connaissance de la conclusion on ne peut plus explicite :

http://www.francesoir.fr/actualite/politique/presidentielle-les-ouvriers-votent-plutot-le-pen-que-melenchon-175940.html

Et je comprends d’autant mieux l’erreur de jugement que l’auteur effectue ici dans la mesure où il doit se baser sur l’étude d’opinion fictionnelle du JDD sortie récemment.

Etude extrêmement polémique du point de vue déontologique et/ou méthodologique (sait-on seulement si Sarkozy sera candidat, en tout état de cause il ne l’est pas encore officiellement, ce qui questionne alors le pourquoi de sa présence), non seulement supprime la candidature de Marine le Pen pour arriver à faire monter Sarkozy de manière stratosphérique et non moins totalement artificielle au premier tour, mais supprime également les candidatures de, je cite : Christine Boutin, Dominique De Villepin, Hervé Morin, Corinne Lepage, Frédéric Nihous. En somme, essentiellement des individus catalogués à droite de l’échiquier politique, et tous susceptibles de prendre des voix le plus probablement à... Nicolas Sarkozy ! Drôle de coïncidence n’est-il pas ? 

http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Sondage-exclusif-JDD-Sarkozy-a-egalite-avec-Hollande-si-Le-Pen-n-est-pas-presente-au-premier-tour-484037/

Surtout : dans ces conditions où ces absents (en dehors de MLP) étaient capables sans aucun doute d’agréger sur leurs noms quelques pourcentages tout de même (prenons 1% en moyenne pondérée pour chaque candidat), cela fait tout de même au final à eux cinq (à peu près) 5% de manque à gagner pour Sarkozy s’ils se présentaient effectivement, ou précisément 5% de plus-value pour lui s’ils y renonçaient - ou étaient contraints de renoncer (n’est-ce pas...) - comme le met en évidence l’exercice prospectif du JDD. Et quel exercice !

Dans ces conditions précises quiconque serait bien incapable de déchiffrer qui de l’électorat de MLP ou desdits candidats manquants se porterait le plus sur Sarkozy. 

Cela alors qu’il aurait été bien plus facile de demander directement aux électeurs de MLP pour qui ils voteraient en cas d’absence de leur candidate au premier tour des présidentielles. Ce qui naturellement ne fut fait puisqu’alors, et très logiquement au vu du document que je produits, chacun se serait rendu compte que son électorat est en réalité infiniment plus disparate qu’on ne cherchait trompeusement à le mettre en évidence. A dessein. 

Toute chose par ailleurs qui accrédite l’idée que le sondage en question, celui du JDD dont l’auteur se fait ici le relais complaisant, est une entreprise de pure propagande électorale au vue de servir les intérêts de M. Sarkozy. Ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on sait que l’institut IFOP chargé de réaliser ce sondage a pour actionnaire principale Madame... Laurence Parisot, présidente du Medef. N’en jetez plus !

http://www.rue89.com/2009/02/05/ifop-comment-laurence-parisot-gere-son-entreprise

N’oublions également pas de dire qu’hormis Sarkozy, TOUS les candidats restant (l’offre restante étant effectivement « resserrée ») PROFITENT de l’éviction de Marine Le Pen au premier tour. Tous même Mélenchon, qui gagnerait alors 1 point. Hollande lui en gagnerait 3,5%, Bayrou 4,5%, Joly 0,5%, et Dupont-Aignan 2%. Sarkozy lui gagnerait 8,5%. Mais pour ce dernier si l’on lui retranche les 5% appartenant potentiellement aux candidats de droite qui n’ont pas été non plus retenus, très étonnement l’on retrouve un chiffre - 3,5% - exactement identique à celui du bénéfice escompté par Hollande. Ce qui corrobore là encore parfaitement les reports de voix rapportés dans le premier document.

D’autre part, deux sondages supplémentaires sortis récemment et prenant eux aussi en hypothèse une absence de MLP pour le second tour viennent confortés totalement la précédente analyse, et même un peu au-delà.

Rappelons déjà la différence méthodologique essentielle entre ces derniers et le premier d’entre eux : seule MLP manque à l’appel cette fois-ci, les autres candidats de droite et centre-droit sont présents, ce qui entre autre chose nous allons le voir - outre de donner un panorama plus fidèle de la réalité sociologique du vote FN - change radicalement la donne.

1/ Dans ce premier sondage IPSOS en effet, l’absence de MLP au premier tour conduit à une report de voix sur Sarkozy de +3,5%. Soit EXACTEMENT le chiffre trouvé par mes soins !

Remarquons que ce chiffre est très loin des +8,5% escomptés par Sarkozy dans le sondage IFOP bidonné de Madame Parisot, et dont le commanditaire était certainement l’Elysée !

Remarquons également que le centriste Bayrou en profiterait autant que l’actuel locataire de l’Elysée (+3,5%), et que la gôche dans son ensemble, une fois additionnée les intentions de vote des différents candidats représentatifs (Hollande, Joly, Mélenchon, Poutou, Arthaud) donne pour report de voix un +6,5%.

Réalisons la même chose pour la droâte : Sarkozy, Morin, de Villepin, Boutin, Dupont-Aignan (quoi que pour ce dernier ce serait entériner l’imposture du clivage droite-gauche/UMPS, ce qui démontre les limites de l’exercice mais admettons), ce qui donne un report de voix de +6%.

Constat ? L’électorat de Marine Le Pen semble pencher plus du côté de la gôche que de la droâte ! Nous aurions-nous menti chers auditeurs ?!

Sondage IPSOS :

http://sondages.blog.lemonde.fr/2012/02/07/sondages-sans-marine-le-pen-le-grand-ecart/sans-mlp-ipsos/

2/ Deuxième sondage, BVA cette fois-ci, lequel nous allons pouvoir constater que les résultats sont sensiblement identiques.

Bayrou profiterait d’un report de voix de +4% (c’est lui qui en profiterait le plus), très légèrement supérieur aux résultats du sondage IPSOS (+0,5%).

La droâte (en prenant encore en compte, abusivement selon moi, la candidature Dupont-Aignan) totaliserait elle un +6%, strictement identique au sondage IPSOS.

La gôche quant à elle totaliserait un +6%, résultat très légèrement inférieur à celui du sondage IPSOS (-0,5%), cette différence étant du manifestement à un plus grand report de voix sur la candidature centriste.

Constat ? La gôche et la droâte se partagent à égalité l’éventuelle et hypothétique (espérons qu’elle le reste, et d’abord pour notre démocratie et la légitimité du scrutin) éviction de Marine Le Pen du premier tour des présidentielles, avec comme point d’équilibre parfait le candidat du centre.

Sondage BVA :

http://sondages.blog.lemonde.fr/2012/02/07/sondages-sans-marine-le-pen-le-grand-ecart/sans-mlp-bva/

Moralité : je crois que l’on ne peut pas faire démonstration plus brillante que la sociologie de l’électorat de Marine Le Pen est infiniment plus complexe et transcourant - et remarquablement représentatif du peuple français comme des enjeux fondamentaux - que ce qu’il a voulu été présenter faussement comme tel, et qui est assurément une manipulation sondagiéro-médiatique d’un pouvoir politique aux abois.

L’oligarchie quant à elle ne s’inquiétant pas outre mesure, ayant déjà un second fer au feu en la qualité du candidat PS, j’entends parler évidemment ici de François Hollande.

D’autre part s’il y a passerelle entre le FN et l’UMP au deuxième tour, cette passerelle se limite à son électorat (volatile par définition) et nullement aux éléments programmatiques factuels entre ces derniers. Soit dans la limite de 35% concernant les reports de voix des électeurs de MLP sur Sarkozy au second tour, qui est la valeur communément admise (en fusionnant les résultats des toutes dernières études d’opinions, comme le réalise le document ci-joint) par les instituts de sondage, dans le cas bien sûr où elle n’y serait pas elle-même :

http://sondages2012.files.wordpress.com/2012/01/reports-le-pen-2012.png

Remarquons que cette valeur est identique pour le report de son électorat vers l’abstention, Hollande quant à lui agrégerait légèrement plus de 30% (en forte hausse sur un mois), quasi-équivalent donc au deux autres items. Nous sommes beaucoup plus proche des trois tiers - chiffres à l’appui - que d’un plébiscite en faveur du candidat Sarkozy. 

Par conséquent, cela annihile une fois de plus le préjugé non fondé mais savamment instrumentalisé sur cette question.

La moralité de cette histoire consternante est malheureusement très simple à comprendre : les anti-lepènistes tels de véritables chiens de Pavlov sont désormais prêt à toute les contorsions intellectuelles, et pire : toutes les compromissions avec les relais du pouvoir oligarchique en place (ci-appelé Le Système), quitte à récupérer leurs discours propagandistes et manipulations médiatiques dans une alliance objective a priori contre-nature. A priori seulement. 


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