J’ai plusieurs boîtes, et il m’arrive souvent d’embaucher.
Je reporte toujours une embauche à la dernière limite (en France), l’expérience me conforte dans l’idée qu’en France embaucher quelqu’un c’est s’acheter des problèmes.
J’ai tellement vu des salariés se faire embaucher dans le but d’aller un jour devant les prud’homme. Un salarié sur deux pense que c’est un casino ou le droit d’entrée est un litige qu’il n’a qu’a créer. Le boss même face à des fautes très lourdes comme le vol, l’incompétence ou la malveillance a perdu d’avance. Le salarié qui présente l’entreprise à la Zola a toujours raison. Face au risque mieux vaut s’abstenir.
Je ne me pose qu’une question devant chaque postulant, est ce la bonne personne qui va convenir. Une formation est un plus, mais pas une fin en soit. Des personnes avec beaucoup de chômage derrière mettent plus de temps a revenir dans un contexte ou il faut allier le sérieux et le concurrentiel. C’est une embauche plus « risquée ».
Néanmoins, de plus en plus à compétence égale, je sélectionne en fonction de l’entourage « social » du postulant.
J’évite les personnes dans un entourage de statutaires, ou de très grandes entreprises. Si la femme travaille à la mairie de Paris, je ne pourrai pas offrir à son mari les mêmes 11 semaines de congés payés. Si le mari travaille à l’EDF, le CE ne donnera jamais autant d’avantages, la retraite ne sera pas à 55 ans, et les factures des services public seront plein pot. Si les parents travaillent au siège social de Total, ma PME ne pourra pas offrir de tels salaires. Plus de la moitié de la France est aujourd’hui culturellement décalée et trop éloignée des réalités des PME.
40 années UMPS à favoriser les très grosses entreprises et les emplois dans les administrations ont détourné des PME les postulants.
Savez vous qu’avec plusieurs PME, si j’ai une candidature volontaire par trimestre (hors annonce) c’est un max. Et si j’en ai une ça vient de l’entourage de mon personnel. Il y a du travail dans les PME, encore faut il qu’on les considèrent comme autre chose que des percepteurs.
Quand on aura des politiciens qui viendrons et ressemblerons à la société, que la normalité sera justement de ne pas sortir de l’ENA.