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Commentaire de Brath-z

sur La première (grande) erreur de François Hollande ?


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Brath-z Brath-z 14 février 2012 19:40

Absolument vrai. Il ne s’agit pas de « confidences faites au Guardian », mais d’un entretien en bonne et due forme qui a donné lieu à publication d’un article (dont le lien se trouve dans le présent article) consultable sur le site internet du Guardian, journal dont la réputation de sérieux n’est plus à faire et qui, qui plus est, porte assez nettement une orientation travailliste, donc a priori plutôt favorable à Hollande.
Par ailleurs, l’article a donné lieu, déjà, à une réaction du Front de Gauche et de Jean-Luc Mélenchon, réaction commentée par Libération et 20 Minutes (entre autres).

Bien entendu, le staff de campagne de Hollande, Moscovici en tête, tente de « désamorcer » ce qu’il voit comme une simple « polémique » en contestant le cadre (pas une « interview » mais un « déjeuner avec la presse anglo-saxonne »... en journalisme, quand une personnalité publique invite plus d’une dizaine de journalistes à un « déjeuner » tout ce qu’il y a de plus formel cela s’appelle un entretien, mais ce n’est pas grave, voyons) et en oubliant que :
1) l’article du Guardian est, clairement, favorable à Hollande
2) cadre formel ou informel, les propos tenus par François Hollande l’ont bien été
3) l’article du Guardian restitue parfaitement le contexte des propos incriminés, puisque la citation que donne Moscovici lui-même pour appuyer sa thèse d’une manipulation du contexte... est présente dans l’article du Guardian

A titre personnel, je me désole que l’accent soit mit sur la phrase « il n’y a plus de communistes en France », alors que le plus déterminant, c’est la citation que j’ai mentionné dans l’article, tout particulièrement lorsqu’on la met en parallèle avec LA célèbre citation du fameux discours du Bourget, qui a quand même été rien moins que l’argument de campagne n°1 de François Hollande en direction de la gauche.
Or personne ne peut nier que Hollande s’est bel et bien appuyé sur l’illustration des 15 ans de gauche au pouvoir « dans les années 1980 », considérés pourtant, parfois injustement, comme une suite de capitulations et de renoncements au nom du « réalisme », pour faire savoir à « la finance » qu’elle n’aurait aucune raison de craindre son arrivée au pouvoir en France. Soit l’exact inverse de ces trois petites phrases du discours du Bourget qui étaient prétendument tellement déterminantes.

Sans oublier un autre passage fort intéressant : pour rassurer la City, François Hollande nous assure que son programme économique correspond à un consensus national auxquels souscriraient tous les candidats, « notamment Sarkozy ». Puisque d’évidence c’est faux et que ça ne trompe pas les journalistes anglais, qui savent lire eux aussi, c’est donc que Hollande estime qu’il y a sur le plan économique deux types de candidats : ceux qui comptent (et qui donc créent et incarnent ce fameux consensus national) et ceux qui ne comptent pas. Puisqu’il cite lui-même et Nicolas Sarkozy, ce qui semble le plus logique de penser est qu’il ne fait jamais que réactiver le vieux modèle d’Alain Minc du « cercle de la raison ».
Au sein de ce « cercle de la raison », les candidats partageraient donc les mêmes fondamentaux économiques. Qui y figure selon Hollande ? On sait déjà qu’il y a lui-même et Sarkozy (puisqu’il le cite), quant aux autres, chacun fera la classification qu’il voudra. Mais de l’aveu même de Hollande, son programme économique partage les mêmes fondamentaux que celui de Sarkozy.

Donc Hollande fonde sa future politique économique sur :
- le renoncement (modèle des 15 ans de la gauche au pouvoir pendant les années 1980)
- la réassurance de la finance (au contraire de sa volonté affichée de combattre « le monde de la finance »)
- le maintien du statu quo économique (fondamentaux économiques partagés avec d’autres candidats, notamment Sarkozy)

« Le changement, c’est maintenant. »


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