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Commentaire de Agerate

sur L'État impartial, c'est Bayrou


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Agerate Agerate 15 février 2012 18:47

Oui, des réformes très profondes sont nécessaires en France, aujourd’hui. Vous avez parfaitement raison.

En revanche sur la méthode je pense exactement l’inverse de vous : concentrer tous les pouvoirs - une fois de plus ! - entre les mains d’un courant d’opinion (gauche ou droite) mènera à l’immobilisme, comme d’habitude.

L’UMP avait tous les pouvoirs dont une armée de députés godillots. Les réformes structurelles ont-elle été faites ? Non.

Prenons du recul et observons ce qui se passe ailleurs... La plupart des pays européens qui s’engagent dans de grande réformes le font grâce à une alliance élargie. Quelque chose qui fait fortement penser au concept de « majorité centrale » défendue par Bayrou.

C’est d’ailleurs ce qu’ont fait les allemands voila dix ans, avec les résultats que vous connaissez. Etait-ce une majorité stable ? Non, une alliance de circonstance qui a fait exploser la gauche allemande et qui a profondément bouleversé le paysage politique allemand. Peu après, Shröder perdait les élections. Mais qu’importe, les vraies réforme avaient été initialisées et personne ne les remit en cause.

La conclusion qu’elle est-elle ?

Ce ne sont ni la concentration des pouvoirs ni la stabilité qui rendent la réforme possible. Sinon les dictatures seraient des régimes formidablement réformateurs. Or c’est le contraire : les dictatures sont stables et puissantes, mais elles sont immobiles, figée dans un face à face avec leur peuple, contractées sur leurs moyens de répression. Le changement est un danger mortel pour elles (Cf l’implosion de l’URSS).

Un peu comme les verres très durs, qui paradoxalement se pulvérisent quand ils subissent une contrainte trop forte.

Ce qui rend la réforme possible, c’est au contraire une large approbation du peuple. Or en France, la droite comme la gauche ne représentent chacun que 30% de la population, c’est à dire une minorité. Donc seul un pouvoir qui s’appuiera sur une majorité allant bien au-delà de la droite seule ou de la gauche seule pourra réformer vraiment la France.

Une majorité centrale, donc. Ni plus ni moins ce que nous seront in fine obligé de faire, lorsque nous sombreront pour de bon, comme on l’a vu ailleurs en Europe.

Il est urgent que nous élisions un président qui n’aura pas une majorité toute cuite à sa disposition. Ce président aura moins de pouvoir. Mais ce président sera beaucoup plus puissant.

Ce n’est pas de pouvoir qu’il nous manque. C’est de puissance.


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