Orange,
une autre de tes sources.
je ne pense pas que cet article de Libé soit déshonorant pour Mélenchon/
Mélenchon : J’approuve donc le mandat de l’ONU. Mais rien de plus. Je suis contre
l’intervention terrestre. Nous ne sommes pas en guerre avec la Libye.
J’adjure de comprendre : il ne faut pas que le dernier mot reste à la
force contre une révolution ! J’ai voté la résolution du Parlement
européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en
accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. Mais
quelles sont les alternatives ? Ce n’est pas avec des communiqués que
l’on pourra abattre un Mirage ou détruire un char ! Si le Front de
gauche gouvernait le pays, aurait-il regardé la révolution libyenne se
débattre comme nos prédécesseurs ont regardé les révolutionnaires
espagnols mourir ? Non. Serions-nous intervenus directement ? Non. Nous
serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se
faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide
avec celui de la révolution.
Votre démarche tranche quelque peu avec vos oppositions à la guerre
du Golfe, en 1991, aux interventions au Kosovo et en Afghanistan…
Il y a une différence fondamentale ! Toutes ces guerres se sont
faites sur décision unilatérale de l’Otan. Dans le cas présent, au
contraire, l’intervention se fait sous mandat de l’ONU. C’est décisif :
il n’y a pas d’ordre international possible qui ne procède de l’ONU.
Mais vous savez, il faut généralement quelques années pour que mes
formules à l’emporte-pièce tombent dans le domaine public… Prenez
l’exemple de l’intervention de l’Otan au Kosovo. Quelle trouvaille !
Reconnaître cet Etat croupion dirigé par des voyous qui faisaient du
trafic d’organes… Que n’a-t-on pas entendu à l’époque sur ces pauvres
victimes de la sauvagerie serbe ! Pour l’Afghanistan, je ne trouve
personne me dire aujourd’hui qu’y être allé est une bonne chose. Quant à
la guerre en Irak, quelle merveille ! Depuis vingt ans, mes positions
ont toujours été fermes et constantes : je me suis toujours opposé à ce
qui n’était pas l’ONU. Si la Russie et la Chine avaient mis leur veto à
la résolution et que l’Otan avait décidé d’intervenir, j’aurais été
contre l’intervention.
Dans le cas de la Libye, vous êtes donc d’accord avec le droit d’ingérence…
Non. Le droit d’ingérence n’existe pas et j’espère qu’il n’existera
jamais. Ce qui compte, pour moi, c’est la référence du devoir pour un
gouvernement de protéger sa population. Kadhafi tire sur sa population.
Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir.