La question est pertinente. Je me la pause également.
La seule réponse que j’ai obtenue tient en un mot : concurrence.
C’est en effet la concurrence qui permet, affirment les libéraux, d’optimiser le fonctionnement des sociétés, en tuant les moins efficaces via la faillite.
Un état ne pouvant pas faire faillite (pas de la même façon qu’une entreprise, dans le sens où on ne peut pas véritablement « fermer » la France) il est immunisé à cette saine solution unique de purification et d’optimisation.
Voilà la conviction des libéraux. Elle oublis un certains nombre de point. D’abord, le coût des faillites. Ces dernière engendrent un besoin de réadaptation conséquent : besoin, pour les ex employés, de retrouver du travail. Besoin, pour les anciens clients de trouver un nouveau fournisseur (ou une alternative au produit fournis si l’ancien fournisseur était unique en son genre). Besoin, pour le client, de se réadapter à son nouveau fournisseur. Besoin pour les fournisseurs de l’entreprise qui fait faillite de trouver de nouveaux clients. Bref, contrairement au beau monde surréaliste des libéraux, où on peut être libre sans être une menace latente pour tout un chacun, dans la vraie vie, nous sommes tous interconnectés et l’échec d’un d’entre nous a un impacte sur chacun, directement ou indirectement. D’où l’idée que laisser chuter l’un d’entre nous n’est pas un acte anodin qu’on peut laisser sous le contrôle de la seule loi du marché.
Un deuxième point oublié est que la concurrence est simplement une des nombreuses formes de contre-pouvoir possible, des association de consommateurs influentes (par exemple en mesure de licencier la direction de toute entreprise ne donnant pas satisfaction) étant une alternative envisageable.
Un troisième point oublié est que la concurrence fait gagner, non le meilleurs fournisseur, mais celui qui apparait comme le meilleur fournisseur. Dans un système dominé par la publicité, les apparences sont trompeuses et le gagnant est plus souvent le meilleur menteur que le meilleur producteur. arnaquer est toujours très rentable.
Enfin, ils oublient bien souvent que les grandes réussites de l’humanité sont très rarement le fruit de l’ambition d’un individus, et plus souvent le fruit de la curiosité, de l’oisiveté, de la passion et ce, même quand elles ont des retombés commerciales. Et que donc, la « compétence » supposée apparaitre grâce à l’appât du gain est loin d’être une évidence. Comme vous le signalez, les incompétents se trouvent également dans le privé. Comme vous le signalez, les techniques d’évaluation du personnel ne sont ni objective, ni efficace ni même un temps soit peu sérieuse.
La grande fois des libéraux dans le système de hiérarchie pyramidale (vous les verrez en effet souvent glorifier les chefs, les entrepreneurs, les « héros ») fausse leur jugement sur, justement, le caractère fondamentalement déficient de ce système. C’est au contraire les système à hiérarchie technique, où ceux qui font le « vrai travail » peuvent remettre en cause ce que font les chefs (ce qui est le propre des petites boites, qui ne survivent pas à une structure hiérarchique lourde, mais de telles méthodes de management ne se limitent pas nécessairement aux petites boites), qui sont les plus performant. Hors, peu d’état on adopté ce principe de hiérarchie technique, de part la personnalisation du pouvoir. On a bien souvent des beaux parleurs à la tête des états, de n’importe quels état, démocratique ou non. Car un chef qui arrive à se tenir tout en haut du système se doit d’être charismatique.
Un état multicéphale, dont les instance dirigeants sont fortement morcelée, et notamment regroupé par fonction (plutôt que de regrouper toutes les fonctions sur un même parti, comme actuellement), est un début de solution.
Il y a tellement de façon d’essayer d’optimiser le constructivisme (auquel on doit les trente glorieuses, apogée de l’occident) que, prétendre que vouloir s’en débarrasser, notamment en privatisant tout ce qu’il est possible de privatiser, est un choix purement idéologique, n’est pas une opinion mais un simple constat.