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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Et si nous n'étions que des théocraties travesties ?


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 mars 2006 08:42

la rationalité n’est pas triomphante car elle est toujours relative et c’est tant mieux :

1) c’est en cela qu’elle est supérieure à toute forme de pensée qui prétendrait sauter les limites historique de la pensée humaine dans l’obscurantisme d’une mystique révélée de l’absolu ou du savoir totalisant nécessairement dogmatique

2) C’est en cela qu’elle est critique pour nous délivrer de l’illusion d’un savoir absolu ou d’une éthique de la conviction qui se dispenserait de s’évaluer au regard de la logique et de l’expérience en ce qu’elle a d’universalisable.. Et cela vaut pour l’éthique aussi bien que pour la connaissance.

La supériorité de la rationalité réside dans le scepticisme critique (d’où la nécessité de la crise) qu’elle produit pour avancer vers plus de connaissance (et il n’ y a pas de sciences itrrationnelles) et d’éthique raisonnable (c’est à dire qui s’impose refuser de confondre le désir et la réalité (confusion qui définit l’illusion) pour définir des règles de comportement efficaces afin réduire le risque de violence et d’accroître les possibiltés de coopération).

La crise de la rationalité dont vous parlez loin de condamner celle-ci constitue le dynamisme même de son développement et la caractéristique principale de sa supériorité : sa fécondité historique dans tous les domaines du savoir et de l’action dont nous sommes, et aujourd’hui l’humanité toute entière, les héritiers (sciences, droits de l’homme et démocratie libérale). Ceci dit les logiques passionnelles irrationnelles menacent toujours (racisme, xénophobie, sexisme etc..)

Lea rationalité n’exclut ni l’art, ni la poésie qui concerne l’expérience subjective personnelle. Laquelle du reste reste à se réfléchir, et non pas seulement à se vivre, d’une manière plus ou moins philosophique..

Mais le domaine de la philosophie critique est bien celui de l’universalité critique de la réflexion pour vivre et travailler avec les autres, différents de soi, en se passant des illusions collectives identificatrices toujours nécessairement particulières, potentiellement violentes (contre les mécréants) et liberticides que constituent les religions en tant que machines de pouvoir (autorité incontestable de Dieu et du sacré) sur (au moins) les consciences .

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