Qu’effectivement, le bilan de Jean-Luc Mélenchon et des communistes dans le gouvernement Jospin ne soit pas glorieux, j’en convient. C’était une erreure. D’ailleurs, Mélenchon lui-même reconnaît aujourd’hui (lire à ce sujet son livre « Qu’il s’en aille tous » qu’appeler à voter Oui à Maastricht était une erreur.
Maintenant, comme militant de base du PCF, je peux dire que je sens - un peu depuis 2005, beaucoup depuis 2010 - une re-radicalisation du PCF sur des bases réellement communiste. Idem pour les gens qui ont rejoint le PG que je peux connaître.
Alors, personnellement, je pars du principe que les gens changent. Pour avoir suivi Mélenchon quant il était encore au PS (lire son livre « En quête de gauche », publié après la présidentielle de 2007) je crois sincèrement que son départ du PS n’est pas une posture politique mais bien le débouché logique d’un cheminement personnel : n’avoir jamais dévié de la gauche quand son parti dérivait à droite, jusqu’à la rupture.
Alors, je pars du principe que je vote pour un programme. A quoi pense Mélenchon en se rasant ? Peut-être que je me fais des illusions en espérant qu’il pense ce qu’il dit. Mais au fond, ce n’est pas le plus important. Ce qui est important, c’est que - qu’il le pense ou pas - il allume un espoir chez ceux qui rejoignent les rangs du Front de Gauche. Et que tous ceux qui voteront Front de Gauche voteront pour ce programme, pour cet espoir, et pas pour les erreurs passés des uns ou des autres.
Alors oui, je voterais Mélenchon sans état d’âme. Et par contre, je pèserais de tous mon (modeste) poids pour que lui et le PCF tiennent leurs promesses, y compris de ne pas participer à un gouvernement socialiste qui ne remettrait pas réellement en cause le capitalisme (et à priori, un gouvernement Hollande ne compte pas remettre en cause le capitalismeà.