Les « rescapés du hasard »
Les conditions de captivité sont terribles. « Nous sommes considérés à l’arrivée comme un
convoi « NN » ; À l’intérieur du camp, la mortalité est la plus élevée de tous les camps de
concentration. 20% des détenus mouraient chaque mois ; 25% dans le dernier trimestre de
1942. Certains, jugés « inaptes au travail » pour une simple cheville enflée ou un abcès au
doigt, sont envoyés à la chambre à gaz. Dans ces conditions de détention, il faut ne pas céder
à la loi de la jungle. La dégradation se fait à travers la faim, le travail épuisant, les incessantes
humiliations que doivent subir les prisonniers « Il y a, chez les nazis, une volonté de traiter les
détenus comme des soushommes. On les sort de l’humanité, dira Claudine Cardon-Hamet.
Dans l’idéologie nazie, il existe des surhommes. Ceux-ci prennent conscience de leur
supériorité face à ces soushommes. L’humiliation est volontaire ». La loi de la jungle,
instaurée par le régime concentrationnaire doit supprimer les acquis de la civilisation, le droit,
les règles de base, le respect de soi et des autres. Il destiné à jeter les individus dans une
bataille perpétuelle pour la vie à tout prix ! Mais il y a ceux qui résistent, une minorité qui
décide de ne pas céder à cette régression. Ce qui est important à Auschwitz, précise-t-elle,
c’est justement qu’il y a des résistants dans le camp lui-même. Et ces résistants sauvent des
vies et, par leur comportement, en quelque sorte sauvent l’humanité.
http://www.meirieu.com/RECOMMANDES/trianglesrouges2.pdf