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Commentaire de Corinne

sur Sortir de Babel : pour une science citoyenne


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Corinne Colas Corinne 27 février 2012 00:01

Partie B


Il est vrai qu’on ne peut contester de façon générale un sous-diagnostic de l’autisme. Cela parce qu’au-delà des instruments forcément insuffisants pour le dépister chez les personnes d’intelligence normale (en présence de troubles des apprentissages, l’image est encore plus brouillée), une grande expérience est nécessaire… En résumé, peu de professionnels sont formés spécifiquement aux TED (ou plutôt TSA bientôt) et quelques uns de ceux qui croient « connaître », ne possèdent en guise de connaissances, qu’un simple vernis de surface. Cela n’est donc pas cruel que de préciser que ce qu’ils « savent », n’est que ce qu’ils ont appris pendant leurs études, c’est-à-dire pas grand-chose de toute façon.

« L’on voit de plus en plus de formateurs et d’enseignants avec bien plus de connaissance théorique que de véritable expérience et des professionnels venant d’achever leurs études, forts de leur diplôme et de leur savoir académique rencontrer des parents qui, eux, détiennent bien plus de connaissance directe » (Théo Peeters). 

La France a pris un grand retard malgré quelques experts d’exception… qui ne ménagent pas leur temps pour diffuser l’information « utile » à travers divers livres ou des conférences. L’actualisation de la formation est un vrai problème aussi. Pour exemple, vous citez Uta Frith pour conclure : // elle aurait pu aussi bien dire qu’il leur manque un boulon // (à propos des autistes) mais ce n’est que ce que vous en comprenez. Ses travaux repris par la suite, ont permis au contraire d’observer tout autre chose. Lire « L’autisme, une autre intelligence : Diagnostic, cognition et support des personnes autistes sans déficience intellectuelle » de Laurent Mottron en 2004.

 

Vous écrivez aussi cette fois à propos des chercheurs : // Sous couvert d’ouverture d’esprit, de modération et de pragmatisme, nombre d’entre eux passent d’une conception à l’autre en fonction des patients en clamant haut et fort qu’ils sont sans a priori et que chaque patient est un cas particulier. // 

En tant que psychologue, ne devriez-vous pas vous en féliciter dans votre pratique ? Et en tant que chercheur, vous ne pouvez nier que c’est en s’appuyant sur des études de cas individuel, qu’il y a des découvertes. 

Votre phrase laisse à penser que c’est par méconnaissance, qu’il est avancé que « chaque patient est particulier ». Vous l’appuyez avec je vous cite : // Imaginez que le chirurgien qui doit vous opérer de l’appendicite vous dise qu’il tente une technique personnalisée avec chacun de ses patients parce que nous sommes tous différents, vous seriez probablement inquiet.//.

 Pour info, même ici, c’est plutôt un progrès que de considérer que chaque cas est particulier. En effet, plusieurs techniques chirurgicales sont en effet possibles (merci à // la compilation de savoirs encyclopédiques// façon Wikipédia que vous décriez ) : incision, dite de Mac Burney (la classique), laparoscopie et parfois lors de complications, une laparotomie.

Concernant // la Science de Babel //,  les spécialistes de l’autisme sont des gens plus mesurés que vous ne le pensez et les parents n’ont pas la mémoire qui flanche. Personne n’a oublié la foire d’empoigne quant à la conceptualisation de la dyslexie et autres « dys ». Comme pour les TSA, ils sont définis, font l’objet de diverses théories, ne sont pas toujours bien diagnostiqués malgré la pléthore d’experts qui savent si bien en parler et surtout, les enfants qui en sont atteints, on ne sait pas trop au fond… comment ils s’en sortent…  Et pour eux aussi, les méthodes de rééducation miracle, abondent. 

Mais après tout, tant mieux ! Il est préférable d’applaudir à ce foisonnement que de regretter un manque d’intérêt des chercheurs.

Le rôle des familles, c’est de se renseigner ensuite : http://www.srmhp.org/0101/autism.html

C’est vrai que bien des « professionnels » ne sont pas toujours crédibles. C’est vrai aussi que les familles trouvent plus d’infos (officielles) sur l’internet que lors d’une consultation. C’est vrai aussi que les théories sur la causalité autistique sont pléthoriques. Cependant, elles ne sont pas forcément concurrentes puisque il y a divers sous-groupes établis (on parle bien de TSA) et les recherches issues de diverses disciplines, peuvent parfois (par « chance ») permettre au contraire de valider ou d’infirmer telle ou telle démonstration. Mais je vous cite : // (…) leur diversité qui confine à la pagaille est aussi le signe sûr qu’après déjà plus de soixante années de recherche nous n’avons abouti à rien de bien solide et que nous nous trouvons, plus probablement, au point de départ, autour duquel nous n’avons fait que tourner en balayant toutes les directions. // N’est-ce pas là un jugement à l’emporte-pièce, dans le seul but de promouvoir votre seule démarche !

 … Peut être que les commentaires sont rares parce que votre papier a pour objet principal la promotion de la psychologie synthétique… comme une approche qui, pour tenter des lois générales, devrait dépasser ce que vous appeliez dans la partie 1 : cette // sorte de Babel croulant sous le poids des données accumulées par une multitude de disciplines et leurs différents courants // ? (euh…).

 

 

 


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