Cher Loulou,
Je rebondis sur votre commentaire qui essaie d’aborder la problématique exposée avec une distance mesurée, au-delà de réactions épidermiques bien naturelles et compréhensibles dans le cadre français.
Le sujet nécessite effectivement une réflexion sur ce que la société française actuelle est, peut être et peut devenir.
Quelques observations tirées des réactions, souvent très légitimes, (je ne parle pas ici des commentaires à visée raciste et communautaristes selon les normes françaises :
1) A priori, les mots Conseil Représentatif génèrent immédiatement une réaction de principe, aisément compréhensible, même si les problèmes posés sont vus, mais de facto laissés de côté aux fins de suivre une réaction immédiate, presque automatique.
2) le fait que toute société soit traversée de réseaux divers et variés que les associations, syndicats, partis politiques matérialisent du fait des spécificités de situations et donc de revendications, est encore difficilement acceptée en France ;bien que cela soit la réalité quotidienne.
3) Fort rapidement, et du fait des connotations culturelles et de l’expérience politique spécifiquement française depuis 30 ans, collectivité est égale à communauté, laquelle est supposée produire, par nature, du communautarisme.
Partant de ce constat, il est évident que tout débat sur un sujet comme celui qui est abordé est vicié dès son origine.
Pourtant, la définition du communautarisme devrait être donnée avant d’être invoquée à toutes les sauces et à tout bout de champ
Qu’entend-on par communautarisme ? Derrière cette question se pose, à travers les peurs légitimes, le droit de collectivités humaines prises comme telles et/ou se reconnaissant comme telles à s’exprimer et à faire valoir, au sein de la République, leurs droits, intérêts et revendications particulières.
Donc, définissons ce qui est appelé en France « communautarisme » et qui est ici le reproche fait spontanément à la proposition que cet article met sur la place publique, en la soumettant à un libre débat sans dogmatisme, ni a priori.
Par communautarisme, on entend en France un regroupement de nature identitaire centré sur une communauté ( sa nature étant diverse) qui aurait comme aboutissement logique implicite ou comme but conscient la destruction de la République une et indivisible, le vivre ensemble, le pacte républicain autour des trois principes « Liberté, Egalité, Fraternité ».
L’autre écueil est de ne pas confondre unité autour des principes de la République et unicité, c’est à dire la négation des différences légitimes existantes au sein d’un pays.
Ainsi, on ne peut en démocratie faire reproche à une collectivité quelconque de s’organiser pour poursuivre des buts spécifiques à ses revendications et aspirations. La République fixe les limites de cette action : ne pas chercher à la morceler, à la détruire, à la disloquer.
La question qui se pose alors, avec cette définition sur laquelle, résumée ainsi, tout le monde est d’accord, est de déterminer ensuite ce qui est communautariste et ce qui est de nature spécifique au sein de la République, donc favorable à la République.
Et là, on aborde les grands problèmes de société en France.
Ainsi, nul ne conteste l’existence de centaines d’associations de ressortissants étrangers en France, de toutes nationalités.
Leur existence même, à partir d’objets définis par leurs statuts, est légal et ne semble donc pas contraire aux principes de la République. Dès lors, ces structures peuvent être qualifiées, tout comme des associations diverses, comme « communautaires » (rassemblant des gens unis par des buts communs librement acceptés), mais absolument pas communautaristes !
Par contre, certains régionalistes en France sont clairement sur une ligne de rupture d’avec la République, à savoir favorables à la création d’entités autonomes basées sur l’origine ou l’appartenance à une culture régionale, dite parfois aussi nationale. Pour cela, ils agitent et révèrent, ce qui est aussi leur droit, des drapeaux différents de celui de la République.
De ce point de vue, si je comprends les craintes des intervenants et la légitimité de ces peurs, je n’aperçois pas en quoi une structure collective pour une partie de la population ayant des problématiques jugées spécifiques serait une démarche identitaire, voire communautariste, surtout dans un contexte internationaliste, non ethnique, non-religieux, non racial et marqué par un fort attachement à la République.
De ce fait, je crains que les problèmes posés, ne trouvant de solutions possibles dans un cadre structuré et justement républicain, ils ne génèrent alors d’autres problèmes bien plus graves.
En résumé, je crains qu’au nom d’une confusion entre démarche collective spécifique, reconnue par la loi républicaine) assimilée au mot « communautarisme », les vrais questions de fond posés par les faits que cet article tente de montrer soient laissés de côté.
Mais, ceci est une remarque libre sur un sujet social qui permet au moins un libre débat sans crainte, ni invective, en tout respect de la République et de ses valeurs.
Bien cordialement,
22/07 09:53 - olivierchen
@Philippe Vase Je partage totalement votre vision de l`article . J`ai bcp d`admiration pour (...)
15/05 05:50 - olivierchen
Bjr Philippe vasse ! Excellent article dont je partage le fond et cette proposition ce debat (...)
30/03 10:28 - Reuleg
AVANT DE FAIRE UN ARTICLE, IL FAUDRAIT SE RENSEIGNER ! IL EXISTE DEJA UN CONSEIL NATIONAL DES (...)
04/03 19:16 - Magnon
Les conseils représentatifs sont représentants des religions, oui pour les bouddhistes ou (...)
28/02 17:24 - Gégé
11 et une famille turc sur la centaine de personnes avec qui j’ai des relations autres (...)
28/02 13:25 - sleeping-zombie
@Philippe Vassé "en quoi un regroupement de gens sur des problèmes qui les concernent, comme (...)
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